Qu’est-ce qu’une mycotoxine ?
Les mycotoxines sont des métabolites secondaires toxiques sécrétés par des champignons lors d’un stress.
A ce jour, plus de 300 mycotoxines ont été identifiées, seule une trentaine possède des propriétés toxiques pour les animaux. Elles sont classées en 6 groupes qui regroupent les mycotoxines les plus fréquentes dans le monde.
En France, avec nos climats, les mycotoxines dites « de champ » à savoir les Trichothécènes (DON principalement) et la Zéaralénone (structure chimique proche œstrogène) sont les plus fréquentes. Les mycotoxines de stockage sont assez rares.
|
Mycotoxines de champs
|
Trichotécènes Type A (T2) et B (DON)
|
|
Zéaralénone (Zéa)
|
|
Fumonisines
|
|
Mycotoxines mixtes
|
Alcaloïdes de l’ergot
|
|
Mycotoxines de stockage
|
Aflatoxines
|
|
Ochratoxines (OTA)
|
Tableau 1 - Groupes de mycotoxines les plus fréquentes
Le maïs est l’aliment le plus à risque de développement des mycotoxines en raison de son cycle végétatif et de sa date de récolte tardive. Dans une moindre mesure les ensilages d’herbe, les céréales à paille et le foin peuvent aussi en contenir.
Dans le maïs les DON sont les plus fréquentes. Dans l’ensilage d’herbe ce sont plutôt des Zéaralénones. Les pailles mal séchées sont les plus susceptibles de contenir des mycotoxines (ex : paille de colza)
Comment limiter les problèmes de mycotoxines dans l’ensilage de maïs ?
Les principaux facteurs de risques influençant le développement des mycotoxines sont :
>>> Au champ :
. Un climat doux et humide ;
. L’absence de rotation de culture (rotations à risques : maïs/maïs ou maïs/blé) ;
. Des techniques culturales simplifiées comme le semis direct ;
. La non-destruction des résidus de cultures ;
. Une date de semis tardive ;
. Le choix de variétés plus sensibles et/ou tardives ;
>>> Lors de la conservation :
. Si les conditions de stockage sont bonnes les fusarium (champignon) disparaissent. En revanche, les mycotoxines qu’elles ont développées persistent dans le silo.
. Si les conditions de stockage sont mauvaises, d’autres champignons peuvent se développer et émettre des mycotoxines. Celles-ci sont plus rares.
Si on ne peut pas jouer sur les conditions climatiques de l’année, des mesures peuvent être prises sur les pratiques agronomiques pour réduire les risques de contaminations par les mycotoxines. Avant de remettre en cause ces pratiques de culture, il convient de vérifier si les fourrages récoltés sur l’exploitation sont concernés par ces contaminations. Seules des analyses permettent de le savoir.
L’impact de la fusariose étant plus important sur l’épi que sur les feuilles, les ensilages de maïs épis concentrent potentiellement plus de mycotoxines que les ensilages de maïs plantes entières. Le risque semble aussi être accru dans l’épi en cas d’infestation de Pyrale. Il l’est sur l’ensemble de la culture lorsque qu’il y a des dégâts de gibier dans la parcelle.
La bonne réalisation du silo et son tassage vont permettre d’éviter que d’autres moisissures se développent, mais cela n’agira pas sur les mycotoxines déjà présentes sur la plante à la récolte qui se maintiendront.
Un observatoire pour suivre les contaminations
Un observatoire a été créé en 2018 qui rassemble différents partenaires concernés par les mycotoxines : entreprises de conseil en élevage, laboratoire d’analyse, fabricants d’anti-mycotoxines, semenciers, fabricants d’aliments, firme service ( https://www.observatoire-mycotoxines.com/ )
Ses objectifs sont de créer une cartographie annuelle des teneurs en mycotoxines et d’identifier, au travers d’éléments complémentaires sur les élevages, des facteurs de risques de leur apparition au champ, ou de leurs impacts sur les performances zootechniques.
Les résultats de mycotoxines relevés dans les ensilages de maïs au moment de la récolte indiquent que le DON est le plus important.
En 2022, bien que les maïs aient été stressés par des conditions sèches et chaudes, les mycotoxines ont été moins présentes en raison d’un manque d’humidité nécessaire au développement des champignons et à cause des dates de récolte précoces des maïs.
En parallèle des analyses évoquées ci-dessus, étant donné l’année atypique, l’observatoire a réalisé, sur une dizaine d’échantillons, des recherches complémentaires sur la présence de mycotoxines de conservation fumonisines, ochratoxines et aflatoxines.
Comme pour les années précédentes, elles sont toujours peu présentes sur le territoire avec à nouveau des teneurs très faibles lorsqu’elles sont détectées (fumonisines), ou absentes pour les mycotoxines de conservation (ochra et aflatoxines).
Et pour 2023 ?
Les conditions météorologiques chaudes et humides de cet été début d’automne semblent favorables au développement des mycotoxines. Certains modèles de prédiction indiquent des risques supérieurs à 70% de contamination par le DON pour notre région.
Les maïs récoltés tardivement cette année seront donc à risque. Si vous avez déjà été concerné par des contaminations de mycotoxines ou su vous pensez que vos pratiques sont à risque, des analyses peuvent permettre d’adopter des pratiques préventives au niveau de la ration des animaux.
Observatoire des mycotoxines
Littoral Normand s’associe à l’observatoire des mycotoxines et vous permet de bénéficier de conditions préférentielles pour réaliser des analyses. Pour connaître les teneurs de votre maïs en mycotoxines et pouvoir anticiper d’éventuels problèmes dans votre élevage :
Analysez votre maïs en mycotoxines (Don/Niva/Zéa)
Dans le cadre de l’Observatoire Multipartenarial National des mycotoxines, profitez d’une remise de 70% => 50 € (tarif normal 150 €)
Attention : proposition limitée aux 32 premiers échantillons qui nous parviendront
Pour bénéficier de ce tarif préférentiel :
>>>> Prélever un échantillon représentatif le jour de l’ensilage
>>>> L’envoyer rapidement avec l’enveloppe préaffranchie fournie
>>>> Répondre au questionnaire Google Form (3mn)
Si vous êtes intéressé, contactez : votre conseiller ou le service client au 02 31 46 84 09
Etienne DOLIGEZ
Directeur Technique Adjoint
Autres articles parus sur le sujet :
