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Où en êtes-vous dans le pilotage du parasitisme de vos génisses ?

Actualité19/07/2023Agriculture Biologique, Santé animale, GénissesBovins lait, Bovins viande

Au pâturage, l’infestation par les strongles digestifs est inévitable et elle peut entraîner des conséquences sanitaires et économiques fortes.

Ainsi, à court terme, on peut retrouver chez les génisses dont la charge parasitaire est manifeste : des amaigrissements, de la baisse d’état général voire de la diarrhée. A plus longue échéance, d’autres signes sont visibles tels qu’une diminution des croissances (jusqu’à plusieurs dizaines de kilos sur une saison), un moins bon développement du parenchyme mammaire (impactant la production laitière future), une augmentation de l’âge à la puberté et une baisse d’immunité. Dès lors, quelles sont les analyses permettant de contrôler le niveau d’infestation sur cette catégorie d’animaux ?

 

Vous le savez, malgré les conséquences fortes des infestations non maîtrisées, le contact avec les strongles digestifs est nécessaire pour que les génisses développent une immunité contre ces derniers. On estime que celle-ci est bien acquise lorsque la durée cumulée de contact avec les parasites est supérieure à 8 mois (appelée Temps de Contact Effectif = TCE). L’immunité complète est alors très généralement acquise lors de la seconde saison de pâture. Il faut donc être le plus vigilant sur les jeunes génisses sortant pour la première fois au pâturage et maîtriser leur charge parasitaire en ayant recours à des outils diagnostics.

 

La première analyse, qui est la plus connue et utilisée, est la coproscopie. Elle trouve tout son intérêt en cours de saison de pâturage pour contrôler le niveau d’infestation. Ainsi, ce diagnostic direct permet d’identifier la présence ou non d’œufs de strongles digestifs. Il permet également de dénombrer et donc évaluer la quantité de vers présents. Le premier prélèvement de fèces doit être effectué 6 semaines après la mise à l’herbe puis, en fonction des résultats, une ou plusieurs autres analyses de bouses seront réalisées au cours de l’été. En effet, dans tous les cas, la coproscopie doit être réalisée avant les premiers froids car lorsque les larves L4 entrent en hypobiose (enkystement dans la paroi de la caillette), il n’y a plus ou très peu de ponte alors que les animaux peuvent être infestés par le parasite. Ce n’est donc pas une analyse pertinente à l’automne lors de la rentrée au bâtiment.

 

Le second moyen diagnostic à effectuer lorsque les animaux ne sont plus dehors est le dosage du pepsinogène sérique. C’est un diagnostic indirect de la présence du parasite. En effet, le pepsinogène est une enzyme de la caillette et sa mesure, dans le sang, est un marqueur des lésions de la caillette (enkystement de la larve L4) et donc un Indicateur de la charge parasitaire chez le jeune bovin. Ces prises de sang sont à réaliser alors sur les génisses en fin de première saison de pâturage, au minimum 5 d’un même lot. Les résultats obtenus seront analysés à partir des valeurs des dosages individuels ainsi que sur le calcul de la moyenne du lot.

 

Vous l’aurez donc compris, en ces mois d’été, pas de répit : sortez les gants de fouille et analysez les bouses de vos jeunes génisses sous risque d’intervenir trop tard ! Et à la rentrée, n’hésitez pas à solliciter vos vétérinaires pour le dosage du pepsinogène afin de vérifier le statut de vos animaux !

 

 

Cyrielle CORBIER

Vétérinaire Conseil

Spécialisée Médecines complémentaires

cyrielle.corbier@littoral-normand.fr

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