La longévité des vaches laitières en agriculture biologique

Les vaches laitières des élevages en agriculture biologique ont des carrières plus longues. Les causes de réforme des vaches dans ces élevages sont plus accentuées sur les mauvais démarrages en lactation et les soucis de reproduction ainsi que les mammites des vaches. En revanche elles concernent moins les problèmes de locomotion et l’appréciation d’âge avancé de la part des éleveurs.

Pour qu’une vache puisse avoir une bonne longévité au sein de son troupeau, elle doit avoir bénéficié de bonnes pratiques d’élevage tout au long de sa carrière qui lui donneront la capacité de rester productive et en bonne santé. Plusieurs critères permettent d’étudier cette longévité comme la durée de vie totale (naissance à la mort), le ratio durée de vie après vêlage sur durée de vie totale et le lait par jour de vie (kg, 7%).

Littoral Normand participe au projet ALONGE, piloté par l’IDELE et financé par les fonds CASDAR connaissance et visant à améliorer la longévité des vaches laitières par une gestion raisonnée et choisie des réformes et du renouvellement pour une transition agro-écologique réussie des exploitations laitières. Les carrières et les causes de réformes des vaches laitières ont été collectées dans un grand nombre d’élevages. Seules les données issues des collectes réalisées dans les élevages de Littoral Normand en 2022 sont valorisées dans cet article.

La longévité des vaches laitières en agriculture biologique a été étudiée au sein de 86 troupeaux. Les vaches vendues dans d’autres élevages n’ont pas été prises en compte. Les troupeaux réformant moins de 10 vaches laitières par an ont été écartés.

Dans cette analyse, 52 troupeaux ont des races mixtes, 15 sont en race dominante Normande, 15 en Prim’Holstein et 4 en Jersiaise. En moyenne, 82 vaches sont présentes dans les troupeaux avec une production moyenne 5 203 kg de lait par vache présente et par an. La référence laitière moyenne par élevage est égale à 422 900 kg. L’intervalle vêlage-vêlage moyen est égal à 413 jours. Le taux de réforme moyen est de 31 %, inférieur à ce qu’on constate sur l’ensemble des élevages adhérant à Littoral Normand (34%).

En moyenne, une vache issue d’un élevage en agriculture biologique, qui termine sa carrière, aura produit 19 578 kg (7%) au cours de sa vie avec le quart supérieur à 23 003 kg et le quart inférieur à 14 837 kg. Elle aura vécu 6 ans et 9 mois, soit 6 mois de plus qu’en élevage conventionnel. Elle aura réalisé 3,6 lactations. 55 % de sa vie se déroulera après son premier vêlage. A l’échelle de sa carrière elle aura produit 7,4 kg de lait par jour de vie (à 7%).

 

Les causes de réforme ont été collectées dans 10 élevages en agriculture biologique. Les primipares quittent le troupeau pour des raisons de productivité « insuffisante » puis d’infertilité. En seconde lactation, la première cause citée est l’infertilité. Les vaches en 3^ème lactation et plus quittent en premier lieu le troupeau à la suite d’infections mammaires. Ces résultats diffèrent des élevages conventionnels pour lesquels la première cause de réforme est l’infertilité. La cause de réforme pour âge avancé n’apparait pas dans les raisons évoquées par les éleveurs en élevage biologique alors qu’elle apparait dès la 3^ème lactation dans les élevages conventionnels.