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Méteils bio 2021, quelles sont vos pratiques ?

Actualité17/11/2021

Les méteils peuvent jouer un rôle important dans l’autonomie protéique ainsi que dans la cohérence agronomique des systèmes en élevage, ou polyculture élevage, biologiques normands. Cet article est la synthèse d’une partie des résultats de l’enquête sur les méteils menée au mois d’août auprès des éleveurs biologiques adhérents à Littoral Normand.

L’objectif était de mieux connaitre les pratiques et leurs résultats dans notre région pour essayer de capitaliser et partager les savoir-faire. La poursuite de l’enquête sur plusieurs campagnes nous fournira des indications sur la stabilité des rendements des différents mélanges et plus d’informations sur les associations les plus sécurisantes.

 

Une culture à double atout

Les associations de deux ou plusieurs cultures différentes, généralement céréales et protéagineux, sont communément appelées dans notre région « méteils ». Les atouts agronomiques des associations ont été démontrés depuis désormais des nombreuses années. Si on associe des espèces aux exigences nutritives différentes et à l’architecture racinaire et foliaire complémentaires, nous optimisons les ressources du sol et réduisons l’impact des ravageurs. De plus, étant très couvrant, le méteil ne nécessite pas d’intervention de désherbage mécanique. Le résultat est un rendement plus élevé et globalement plus stable sur les différentes campagnes par rapport aux mêmes cultures en pure, et sans interventions. Un atout particulièrement intéressant en AB.

Ces atouts agronomiques s’accompagnent d’un intérêt nutritionnel en élevage : grâce à la possibilité de jouer sur la proportion de céréale (énergie) et protéagineux (MAT) il est possible de produire sur la ferme un aliment adapté à ses propres objectifs.

Il n’y a pas mieux qu’une légumineuse pour introduire de l’azote dans le sol et des protéines dans l’alimentation des animaux. L’association avec une céréale en assure la réussite.

 

Les méteils chez les éleveurs bio normands

Voici les éléments les plus remarquables issus de l’analyse des réponses au questionnaire envoyé en août 2021. Les données ont été traitées séparément pour les associations récoltées en grain et en fourrage.

Choix des espèces

Les méteils triticale/pois et triticale/féverole sont les 2 associations les plus utilisées pour la récolte grain. Globalement, le triticale et le pois sont les espèces les plus fréquentes pour ce type de produit et cette pratique est justifiée puisque cela donne des meilleurs rendements. En fourrage l’association la plus utilisée est triticale, avoine, pois fourrager et vesce.  L’avoine et le pois sont les espèces les plus fréquentes pour ce type de produit. Encore une fois cela semble donner un rendement légèrement supérieur.

Nombre d’espèces

L’augmentation du nombre d’espèces améliore le rendement. Les méteils grain sont le plus souvent limités à deux espèces. Dans le cas de produits destinés à l’autoconsommation (pas d’enjeu de triage) la limitation à deux espèces n’est donc pas forcément justifiée.

Assolement

Le niveau de potentiel de la parcelle1 joue plus sur les rendements fourrage que sur les rendements grain. Le choix de l’implantation d’un méteil grain permettrait donc de mieux valoriser les parcelles à faible potentiel.

(1)Références de potentiel de sol sur la base du rendement potentiel en blé conventionnel : bon potentiel > 95 q/ha, potentiel moyen 75-95 ; faible potentiel < 75 q/ha.

Rotation

Les résultats de l’enquête montrent clairement que la place idéale du méteil grain dans la rotation est derrière le maïs ou derrière une céréale. Cela n’est pas forcément vrai en fourrage puisque dans ce cas une forte disponibilité d’azote (exemple précédent protéagineux) augmente le rendement en augmentant la part de graminée. La pertinence de cette succession dépend de l’objectif de l’éleveur.

Apports

Les apports organiques améliorent les rendements. Il semblerait que cet effet soit plus prononcé sur les parcelles à potentiel moyen pour la récolte grain, et sur les parcelles à fort potentiel en récolte fourrage (clé d’arbitrage entre parcelles dans le cas de disponibilité limitée).

Destination

Les éleveurs biologiques ne choisissent pas les espèces en fonction de la destination, alors que les besoins des différentes catégories d’animaux (exemple : veaux et vaches laitières) ne sont pas les mêmes. Un travail dans ce sens pourrait contribuer à améliorer les résultats techniques en élevage biologique.

Il s’agit d’une synthèse réalisée sur une seule campagne et sur un nombre assez limité d’échantillons, surtout pour la partie récolte fourrage. Avec cette limite nous pouvons malgré tout en sortir quelques indications intéressantes que nous continuerons d’affiner les années à venir.

 

 

Maddalena MORETTI

Conseillère Référente Agriculture Biologique

maddalena.moretti@littoral-normand.fr  

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