Mot de passe oublié

Ventilation dynamique de la nurserie : sécuriser l’ambiance pour le bien-être de vos génisses

Actualité18/11/2021Bâtiment, Génisses, Santé animaleBovins lait

Comme évoqué dans notre dernier article sur les conditions d’accueil des veaux en nurserie, quand de bonnes conditions de ventilation et d’ambiance sont garanties au moyen d’une ventilation naturelle, ce sera toujours la solution plébiscitée. Toutefois, certaines dispositions de la nurserie dans le parc bâtiment, une mauvaise orientation de la nurserie, des agrandissements qui modifient l’environnement du site d’élevage ou un besoin de sécuriser les conditions d’ambiance conduisent à dynamiser la ventilation et travailler les circuits d’air.

Après avoir posé le bon diagnostic d’une ventilation défectueuse qui pénalise les investissements dans la vaccination ou le temps humain pour porter soins aux jeunes bovins, les efforts doivent être concentrés dans la mise en place d’une ventilation efficace de la nurserie. Cela doit être réfléchi dans une démarche d’amélioration technico-économique et d’amélioration du confort de travail.

 

L’ambiance de la nurserie, 1er facteur de risque des troubles pulmonaires. Quand il n’y a pas d’autres solutions, dynamisons !

 

Diagnostic d’ambiance : un préalable avant travaux

Une expertise précise de l’ambiance du bâtiment doit être réalisée avant tous travaux (diagnostic d’ambiance Littoral Normand) ceci afin d’objectiver le bienfondé de ces derniers. Penchons-nous sur les cas spécifiques où nous devons dynamiser la ventilation du bâtiment d’accueil des génisses (installation de ventilateurs).

Pour garantir la réussite d’une ventilation contrôlée et dynamique en nurserie voici les points clés à respecter :

             - une bonne isolation ;

             - un stade physiologique / salle (pouponnière, 2ème âge, etc.)  ;

             - une bonne herméticité ;

             - des surfaces lisses sous la toiture ;

             - des entrées d’air régulées ou motorisées ;

             - des ventilateurs à forte amplitude de fonctionnement.

 

Pour les jeunes animaux, globalement les deux principaux objectifs seront les suivants :

              - renouveler le volume 2 fois par heure en mini (en hiver) et jusqu’à 10 fois par heure au maxi (en été) ;

              - éviter les chutes d’air directes vers les animaux.

 

Une attention particulière doit être portée sur l’étanchéité et l’isolation du bâtiment. Il est nécessaire d’éliminer les courants d’air parasites avant d’installer une ventilation dynamique (bas et cotés de porte, ouvertures « parasites » dans les murs, etc.). Dans le cas contraire, ils peuvent venir perturber les circuits de circulation de l’air. Il est donc important de déterminer le positionnement des entrées et sorties d’air, leur dimensionnement et le principe de ventilation dépression ou surpression.

Dépression ou surpression : quelles différences ?

Ces deux termes résument les 2 grands principes de la ventilation.

  • En dépression, l’objectif est de venir « tirer » l’air frais et non vicié depuis l’extérieur dans le bâtiment afin de renouveler l’air vicié intérieur qui est refoulé finalement par le ventilateur situé la plupart du temps dans une cheminée.
  • En suppression c’est l’inverse, le ventilateur est situé en début de circuit et vient « pousser » l’air à l’intérieur du bâtiment, qui ressort par phénomène de surpression dans des espaces dédiés.

La solution retenue sera fonction de la configuration du bâtiment. Les principes globaux à respecter sont les mêmes :

  • Une bonne répartition des entrées d’air fonction du positionnement des animaux dans le bâtiment ;
  • Un bon calibrage du volume d’entrée et sortie d’air pour répondre aux besoins tant en hiver qu’en été ;
  • Le positionnement des sorties d’air (cheminée avec ventilateurs dans le cas d’une ventilation de dépression) fonction du rayon d’action d’un ventilateur (en moyenne 6 mètres)

                                   

                                     Trappe entrée d’air volet motorisé                                                   Entrée d’air gaine et extraction cheminée avec ventilateurs

(Crédit Photo 2 Oréla )                                                                                       (Crédit Photo 3 Oréla)

Enfin, un bon réglage du boitier de régulation est nécessaire en fonction du besoin des animaux et des saisons :

Economiquement l’installation d’une ventilation dynamique pour un bâtiment accueillant 70-80 génisses représente un coût moyen de 6 000 à 8 000 €. Si le bâtiment n’est pas isolé, il faut ajouter 8 000 à 10 000 € pour isoler l’intégralité du plafond et long-pan à hauteur d’animaux en styrodur ou panneaux de mousse de polyuréthane de 50 mm d’épaisseur.

En se projetant sur une durée d’amortissement de 10 ans sur ces investissements, le coût annuel par génisse est de l’ordre de 10 à 15 € / génisse dans l’investissement initial. C’est un prix pour la tranquillité et la sécurité d’élever des génisses de qualité dans des conditions d’ambiance bâtiment optimales. Ce coût est très inférieur à celui d’un traitement lors de troubles pulmonaires sur un animal.

 

Service bâtiment de Littoral Normand : 02 31 46 84 09

 

Jean-Michel CUMINET

Vétérinaire Conseil – Référent Génisses

&

Arnaud FRANCOIS

Directeur Technique & Innovation

Contactez l'auteur

Certifications :