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L'observatoire de l'herbe - Retour des pluies tant attendues !

Actualité21/03/2023Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

Le retour des pluies sur l’ensemble de la Normandie va permettre de dynamiser la croissance de l’herbe. Les quantités reçues sont hétérogènes, puisqu’elles vont du simple à plus du double selon les zones (30 à 80 mm en 15 jours).

Chaque millimètre est le bienvenu pour remplir les réserves en eau du sol, « nettoyer » les effluents qui seraient restés en surface, stimuler la minéralisation, favoriser la nutrition des plantes à partir des éléments du sol et donc la croissance de l’herbe.

Le temps sec auparavant a permis à bon nombre d’éleveurs de mettre les animaux à l’herbe, y compris dans des parcelles habituellement avec une faible portance en fin d’hiver.

 

 

Bien que la pousse hivernale ait permis de constituer un stock sur pied très correct en général, la faible pousse une fois la mise à l’herbe décidée nécessitait de faire attention à ne pas réaliser un déprimage trop rapide. L’enjeu reste de gérer une vitesse de rotation permettant de revenir sur des parcelles qui cumulent suffisamment de stocks sur pied ; objectif simplifié en début de saison 4 cm ou moins en sortie et 8 cm en entrée de parcelles au prochain cycle

Les épis de vulpins sont de sortie. Pour les élevages qui conservent une portance suffisante, c’est le moment de gérer les vulpins (pâture, fauche…) pour qu’ils ne prennent pas plus de place dans les prairies.

Témoignage de Nicolas FERET, GAEC le Grand Hazé, Bellou en Houlme (61)

Cette année, le climat hivernal particulièrement sec nous a permis de sortir nos 60 vaches normandes dès le 15/02, c’est une première surtout pour nos parcelles plutôt humides. Cela a permis aux animaux de réaliser un déprimage très efficace sur l’ensemble du parcellaire de 27 ha. Maintenant que la pluie a fait son retour le troupeau est retourné en stabulation, ce qui va permettre au stock sur pied de se reconstituer (l’ensemble des parcelles étant à moins de 7 cm).

Le constat est là ! Le changement climatique entraîne une disponibilité de l’herbe sur des périodes plus précoces et plus tardives. Dans ce contexte nouveau, nous devons nous adapter. C’est pour cela que nous avons décidé de clore des parcelles destinées habituellement à de la fauche exclusive afin de les faire pâturer. L’objectif est d’éviter de récolter du fourrage d’automne coûteux en frais de récolte et difficile à valoriser dans notre système car nous livrons du lait produit au foin ventilé pour du camembert AOP avec un cahier des charges qui exclut l’utilisation de fourrages fermentés. Les génisses gestantes viennent d’y être emmenées. Elles vont « nettoyer » l’herbe d’automne-hiver de façon à retrouver ensuite une pousse de qualité pour les futures fauches destinées à notre séchoir.

 

 

Avec des hivers moins rigoureux et qui se raccourcissent, la pousse d’herbe de plus en plus régulière sur cette période doit être valorisée car les stocks constitués sur la période du printemps-été ont tendance à se réduire.

A ce rythme, on peut se demander si nos stabulations ne seront pas plus utiles en été, avec les fortes chaleurs et l’absence d’herbe, qu’en hiver…

 

 

Emilie TURMEAU - ELVUP

 

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