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Le semis des prairies sous couvert : sécuriser l’implantation et optimiser les surfaces

Actualité04/10/2023Agriculture Biologique, Fourrages, PrairiesBovins lait, Bovins viande

L’implantation des prairies sous couvert est une technique connue qui permet de limiter la période improductive des parcelles avec une production de fourrage de bonne qualité par une dérobée associée.

Mais quelle est la meilleure époque de semis et quelles sont les dérobées les plus adaptées pour que les objectifs visés soient atteints ?

Pour essayer de répondre à ces questions, nous avons mis en place un essai au Gaec Guilbert sur la ferme vitrine du programme Reine Mathilde, à Tracy Bocage. Nous vous présentons les premiers résultats.

    Nous souhaitions comparer trois dates de semis du mélange dérobée + prairie et 3 différentes modalités de dérobée, avec la prairie semée seule en tant que témoin. Un seul mélange prairial (type fauche) a été semé pour toutes les modalités.

    Dans le schéma ci-dessous est représenté le protocole de l’essai :

    Le fait marquant du semis de septembre est la présence très importante de repousses de céréales dans toutes les modalités, encore plus affirmée dans les bandes triticale/avoine/pois et avoine/trèfleincarnat. Une première fauche de nettoyage a été donc réalisée le 21 février.

    Au mois de mai une fauche a été réalisée sur les modalités semées en 2022. Une troisième fauche a eu lieu en juillet suivie par une dernière au mois de septembre.

    Les résultats par date de semis et typologie de couvert sont présentés dans le graphique suivant.

    Le rendement moyen des modalités semées en septembre est le plus élevé comparé aux autres dates de semis, mais il est constitué majoritairement de repousses d’orge. De plus, le caractère étouffant de ces repousses et le fort développement des dérobées (notamment le méteil triticale, avoine, pois et l’association avoine trèfle) ont empêché une bonne installation de la prairie. C’est la prairie semée sans dérobée qui est la mieux implantée.

    Les résultats des semis de novembre sont plus contrastés. Les modalités méteil et l’association féverole pois sont les plus productives sur la fauche de mai et rattrapent en volume la plupart des modalités semées en septembre. L’implantation de la prairie est réussie sur toutes les modalités, surtout sur avoine + trèfle et sous féverole + pois. La bande avec semis de prairie seule est la plus sale.

    Le semis d’avril a fourni les meilleurs rendements sur les fauches de juillet et septembre. Il faut cependant prendre en compte le fait que le semis tardif aurait permis l’implantation à l’automne et la récolte en mars d’une autre dérobée. Il faudrait évaluer l’intérêt économique d’un double semis, avec les couts que cela génère, avant de considérer cette hypothèse comme intéressante. Pour le moment le semis d’avril a été testé pour simuler des situations dans lesquelles un semis d’automne n’aurait pas pu avoir lieu. La prairie est très bien installée sauf sur la modalité avec le méteil ou l’avoine, qui l’ont plus ou moins étouffé à cause de leur agressivité.

     

    Conclusions

    L’année a été très atypique avec une pousse continue même en juillet et aout. Il faudra retester les mêmes modalités pour voir leur comportement en conditions plus sèches. Pour le moment on pourrait conclure que :

    • Semis de fin septembre – mieux semer la prairie en pur ou réduire les densités de semis des dérobées pour limiter leur concurrence, ou faire un faux-semis pour avoir moins de repousses de céréales.

    • Semis de novembre – semer la prairie sous couvert de triticale avoine pois ou d’avoine + trèfle incarnat ;

    • Semis d’avril – les repousses des dérobées sont encore trop présentes pour comparer les modalités. On évaluera cela après la prochaine fauche.

     

    Maddalena MORETTI

    Conseillère Référente Agriculture Biologique

    maddalena.moretti@littoral-normand.fr  

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