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La mise à la reproduction des génisses, une étape importante pour l’avenir du troupeau

Actualité25/11/2022Génisses, ReproductionBovins viande

Les performances techniques et économiques de vos vaches allaitantes se jouent dès le sevrage de vos génisses de renouvellement jusqu’à leur premier vêlage. En effet, une bonne gestion de l’élevage de vos génisses permet d’améliorer plusieurs critères technico-économiques : les conditions de naissance, le taux de mortalité, la fécondité, les IVV, la longévité, les performances laitières et les poids de carcasse de vos réformes.

Plusieurs décisions sont à prendre en amont de l’élevage des génisses, elles doivent être mûrement réfléchies suivant votre système et vos objectifs.

 

Quel âge au premier vêlage ?

 

L’âge au vêlage des génisses pourra être de 24 mois ou 36 mois selon la période de vêlage sur l’exploitation. Le vêlage 24 mois nécessite une alimentation soutenue du sevrage jusqu’au vêlage mais réduit significativement le nombre de génisses dans l’exploitation. Le vêlage 36 mois permet une gestion plus extensive de l’élevage mais diminue la productivité en viande vive du troupeau.         

Les éleveurs pratiquant 2 périodes de vêlage peuvent quant à eux s’offrir la solution vêlage 30 mois qui permet de diminuer légèrement les UGB improductifs de l’exploitation et de limiter le coût des aliments grâce à des rations moins exigeantes que du vêlage très précoce.  

 

Quelles croissances et quel poids de mise à la reproduction ?

 

L’âge et le poids des primipares au premier vêlage guident les objectifs de développement et donc la conduite de vos génisses. La capacité d’ingestion des génisses est d’autant plus limitée qu’elles sont jeunes et le besoin alimentaire d’autant plus élevé que le vêlage est précoce.

Peu importe l’âge au premier vêlage, il faut garder en tête l’objectif d’un poids de mise à la reproduction autour de 70% du poids adulte. Ce poids va définir la croissance nécessaire entre le sevrage et le premier vêlage. Le poids après la première mise-bas se situera autour de 85% du poids vif adulte. Les 100 derniers kilos seront assurés sur les 2 ans après le 1er vêlage, sachant qu’une vache atteint son poids adulte vers 5 ans.

L’alimentation doit être en adéquation avec vos objectifs de croissances. Dans tous les cas, voici quelques points cruciaux au bon développement de la génisse :

  • Les fourrages seront analysés pour connaitre leur teneur en énergie et azote.
  • Les meilleurs fourrages de l’exploitation (qualité et appétence) doivent être réservés aux génisses, notamment celles de première année qui ont de petites capacités d’ingestion et de forts besoins. Si ce n’est pas le cas, il faudra prévoir une complémentation énergétique et azotée.
  • La ration doit être équilibrée en azote et en énergie. Il est possible d’apporter de l’ensilage de maïs mais celui-ci devra être rationné à 10 kg brut maxi pour éviter un sur-engraissement.
  • Il faut également prévoir une complémentation en minéraux. 50 g de minéral 3-25-5 sont généralement suffisants pour couvrir les besoins.
  •  Les génisses doivent avoir de l’eau propre à volonté (n’hésitez pas à vérifier la propreté des abreuvoirs tous les jours).
  • Dehors, privilégier le pâturage tournant pour obtenir une herbe de qualité.

 

Quelles sont les bonnes pratiques autour de la mise à la reproduction ?

 

Pour mettre toutes les chances de son côté, il est recommandé de pratiquer un flushing de 15 à 21 jours avec 1 kg de céréales avant la mise à la reproduction. Du fait que les primipares ont une période d’involution utérine supérieure aux multipares, il est préférable de mettre les génisses à la reproduction 1 mois avant les vaches afin de ne pas détériorer l’IVV entre le premier et le deuxième vêlage.

Pour le choix des taureaux, privilégier un taureau avec un IFNAIS supérieur à 100 et un CD solide. Si l’éleveur pratique la monte naturelle, alors il est souhaitable d’utiliser un taureau âgé ayant déjà sailli par le passé pour s’assurer de sa fertilité et du poids de ses veaux.

Enfin, la conduite des primipares devra être différente de celle des multipares. Ces animaux n’ont pas fini leur croissance et ont donc une capacité d’ingestion réduite. Or, entre une croissance à termine et une gestation puis une lactation à assurer, leurs besoins sont supérieurs. Il est donc nécessaire d’avoir une ration différente des autres multipares, plus concentrée en énergie. Pour pouvoir appliquer cela dans la pratique, il est nécessaire de conduire les primipares dans des cases/lots différents. Cela permet également de porter une surveillance particulière à ces animaux. La couverture de ces besoins supplémentaires correspond à l’ajout d’1 kg de céréales par rapport à la ration des multipares. Cette complémentation doit être apportée suffisamment tôt, c’est à dire dans les dernières semaines de la gestation, et doit être poursuivie jusqu’à la mise à la reproduction. En effet, c’est au moment du vêlage que l’on atteint le pic des besoins pour ces animaux. Il faut bien évidemment, comme pour le reste du troupeau, assurer une complémentation minérale à ces animaux, en amont du vêlage.

Romain LALOUELLE

Conseiller Bovins Croissance

Consultant projets et stratégies et Relai génisses

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