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Pâturage hivernal, oui mais …

Actualité23/11/2022Agriculture Biologique, Génisses, BâtimentBovins lait, Bovins viande

Après un été sec et malgré un automne relativement clément, les stocks de fourrages récoltés s’avèrent limités, parfois même insuffisants, pour passer l’hiver. Il est, de ce fait, tentant de laisser pâturer les animaux le plus longtemps possible. Mais comment s’y prendre pour préserver le potentiel de rendement des prairies lors de la prochaine campagne de pâturage ? Voici quelques règles simples à garder à l’esprit.

Le cahier des charges de l’élevage biologique nous dit que : « Les animaux ont accès permanent à des espaces plein-air (pâturages) dès que les conditions le permettent (état du sol, conditions météorologiques, état sanitaire) ». En effet les animaux peuvent sortir en journée tout l’hiver sur des sols portants lorsque que les conditions climatiques le permettent.

Quelles précautions ?
  • Pour éviter le surpâturage et préserver les prairies, pâturer en hiver uniquement avec une disponibilité de surfaces supérieure à 30 ares/vache et une organisation du parcellaire qui permet le respect du repos minimum de 2 mois pour chaque parcelle ;
  • Dimensionner le temps de présence dans la parcelle à la quantité d’herbe pâturée visée. En 2 heures les vaches peuvent consommer jusqu’à 4 kg de MS. Inutile donc de les laisser trop longtemps puisque cela ne fera que provoquer du piétinement. Viser 4 cm de hauteur d’herbe en sortie de parcelle et sortir les animaux dès que l’herbe est consommée ;
  • Disposer de chemins d’accès bien conçus et dimensionnés. Un bon chemin doit être surélevé par rapport au niveau de la parcelle et avoir une pente suffisante pour permettre à l’eau de s’évacuer ;
  • Eviter les sorties si la pluviométrie est excessive et dépasse les 100 mm sur 2 semaines ;
  • Ne pas faire pâturer en période de gel : la plante a besoin d’eau. Si une vache coupe une feuille, elle crée une blessure par laquelle l’eau s’évapore. Faute de pouvoir s’alimenter, la plante se dessèche. Les bourgeons qui constitueront les nouvelles talles de printemps vont mourir. La perte de rendement peut être importante. De plus l’herbe gelée ingérée est préjudiciable pour le rumen.

 

Quels avantages ?

 Pour la prairie

                Achever le nettoyage d’automne qui permet de favoriser le tallage des graminées et le développement des stolons du trèfle blanc grâce à un meilleur accès à la lumière : effet positif sur la qualité de l’herbe et la productivité de la prairie.

Pour l’éleveur

             - Moins de travail, c’est le troupeau qui récolte ;

             - Réduction des consommations de fourrages conservés avec donc réduction du coût alimentaire : 1 tonne de matière sèche au pâturage coute trois fois moins cher qu’un ensilage ou un foin, et ne parlons pas de l’enrubannage ;

             - Alimentation d’un lot de grandes génisses, mais attention au chargement (1 ha/ animal).

Et pour la planète

              Augmenter la durée de pâture, c’est économiser du carburant : moins de stocks à récolter et à distribuer, moins de lisier ou fumier à épandre. La restitution des fertilisants sur les parcelles est directe.

 

 

Ghislaine LANGEARD

Conseillère Agriculture Biologique

ghislaine.langeard@littoral-normand.fr  

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