Mot de passe oublié

Et si les tiques n’étaient plus une problématique !

Actualité02/03/2022Agriculture Biologique, Santé animaleBovins viande, Bovins lait

Le printemps, les beaux jours et la mise à l’herbe approchant, certaines problématiques ressurgissent liées à l’exposition des animaux aux parasites extérieurs, notamment ceux présents dans l’herbe. Les tiques peuvent transmettre plusieurs pathologies (piroplasmose, ehrlichiose...) qui impactent l’état général, la production laitière et la sphère reproductive (avortements, infertilité...). Voici comment mieux anticiper leur présence et leur développement.

En Agriculture Biologique, le cahier des charges autorise l’usage d’antiparasitaires (internes et externes) allopathiques sous réserve d’un justificatif prouvant leur présence (analyses, prélèvements). Ce traitement ne compte pas dans les trois traitements conventionnels autorisés par an et par animal. Néanmoins, comme toujours, il vaut mieux prévenir que guérir !

Voyons quelles alternatives sont possibles pour que ces acariens ne vous posent plus de souci.

 

Deux axes préventifs sont à développer :

  • Action sur le biotope des tiques
  • Action répulsive sur les parasites

Pour limiter la pression parasitaire sur les animaux les plus sensibles (vaches/génisses gestantes), il faut éviter de les mettre dans des pâtures entourées de haies, de talus, de ronces, de fougères, de bois ou en limitant l’accès à ces zones par des clôtures électriques en net recul (3 mètres en arrière des hautes herbes). Il faut élaguer et débroussailler ces talus et ces haies (même au-delà, loin derrière la clôture) ou limiter l’usage des parcelles incriminées à des cultures.  Hors saison de pâturage (phase hivernale), il faut faucher les parcelles, débroussailler et y mettre le feu. Enfin, les oies sont réputées pour être une aide à la réduction de la pression parasitaire.

En médecines complémentaires, plusieurs produits ayant des propriétés répulsives sont commercialisés pour l’élevage. Ainsi, en phytothérapie, l’ail est bien connu pour ses propriétés antiparasitaires externes. Le principe d’action réside sur la modification de l’odeur corporelle des individus consommant de l’ail, elle est liée à l’élimination d’une partie des composés soufrés par la sudation. Or, ceux-ci ont un effet répulsif sur les insectes et les acariens. On le retrouve dans de nombreux compléments alimentaires tels que le Répuls’Nat®. Pour une efficacité avérée, il faut que les animaux en consomment avant la mise en contact avec le parasite pour que le processus de transformation d’odeur soit effectif. En aromathérapie, plusieurs huiles essentielles ont également des propriétés répulsives contre les parasites extérieurs. Il s’agit notamment des huiles contenant du citronellal, de la lavande, du pyrèthre ou encore du géranium. Plusieurs produits à appliquer sur le dos des animaux (Pour On) sont disponibles, le point limitant étant la rémanence de ces derniers. Il faut les renouveler assez fréquemment pour une action probante.

Enfin, comme énoncé plus haut, la principale problématique liée aux tiques est la transmission potentielle des maladies qu’elles véhiculent. Or, on observe la possibilité de développer une immunité progressive chez les (jeunes) génisses. L’objectif est d’immuniser les génisses de renouvellement dès la première année de vie en les « contaminant » de façon raisonnée en leur réservant les pâtures suspectes voire mieux, en leur faisant pâturer l'ensemble du parcellaire de l'exploitation. Il faut, dans ce but, revoir en phase hivernale, à la fois le parcellaire disponible ainsi que les clôtures afin que l’ensemble puisse accueillir des animaux plus jeunes qu’à l’accoutumée.

Alors, les tiques, toujours une problématique ?

 

Cyrielle CORBIER

Vétérinaire Conseil - Littoral Normand

Spécialisée médecines complémentaires

Contactez l'auteur

Certifications :