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Réussir sa sortie

Actualité02/03/2022Agriculture Biologique, PrairiesBovins lait, Bovins viande

Préparation des clôtures, déprimage, rationnement à l’auge sont les prochains objectifs du printemps. Voici quelques règles de base pour réussir la transition.

Le top du départ : le cumul de températures

Le cumul de températures (200°DJ), nécessaire pour que la végétation en dormance dans nos prairies se réveille, a été atteint fin janvier. Voici la situation actuelle en Normandie.

 

Dès que les conditions et la portance du sol le permettent, nous pouvons commencer à réaliser un premier tour de déprimage sur l’ensemble des parcelles. Le déprimage va servir à retirer la végétation morte de l’hiver, donner de la lumière aux légumineuses (on dit que la hauteur sortie = numéro du mois) et à favoriser le tallage des graminées pour aider à la repousse. De plus il peut être une solution pour retarder leur démarrage (et, dans certains cas, pour limiter le salissement) et créer ainsi un décalage de pousse entre parcelles qui permettra ensuite d’optimiser la gestion du pâturage.

 

Pour une sortie à l’herbe réussie

  • Sortir sur des parcelles ressuyées. Cela évite de dégrader la structure du sol et donc la qualité de la flore de la parcelle et sa productivité ;
  • La sortie doit être progressive. Les transitions réussissent toujours mieux lorsqu’elles sont graduelles ;
  • Pas trop tôt, pas trop tard ! Il ne faut pas attendre que l’herbe des premières parcelles ait suffisamment poussé pour y mettre les animaux, les dernières parcelles de la première rotation risqueraient d’avoir une herbe durcie et trop haute.  Au contraire, si on fait pâturer trop tôt, la repousse de l’herbe risque d’être retardée ;
  • Changer tous les ans les parcelles de démarrage, si possible… La date de mise à l’herbe a une influence sur la flore de l’herbage. En fonction du stade de développement à laquelle elle est cisaillée, chaque espèce réagit différemment. Elle repousse plus ou moins bien, est dominée par les autres, ou les étouffe. C’est pour cette raison qu’il faut veiller à démarrer chaque année sur des parcelles différentes. Cela permet de garder une flore équilibrée sur l’ensemble des parcelles et d’éviter que certaines espèces soient systématiquement défavorisées dans leur compétition avec les autres.

Il est important de pâturer ras à la mise à l ’herbe (entre 4 et 5 cm) pour limiter les refus, mais surtout pour préparer la production d’herbe de bonne qualité par la suite : plus de feuilles, moins de gaines et donc herbe plus riche. L’appétence est alors améliorée ainsi que la consommation, donc plus de lait !

Accompagner la transition alimentaire

Pour limiter la chute du TB et ralentir les transits, il est conseillé d’apporter de la fibre à l’auge le matin avant la mise à l’herbe et de garder le complément à l’auge pour le soir. Pour les éleveurs qui utilisent du maïs, privilégier des aliments avec des formes d’amidon « by pass » (type maïs grain ou épi) car à cette époque l’herbe est riche en sucre mais pauvre en cellulose. Il est aussi important d’arrêter les concentrés azotés s’il y a moins de 5 kg de MS/VL de maïs ensilage dans la ration.

Attention au potassium, très présent dans la jeune herbe de printemps. Une consommation excessive de cet élément peut provoquer des tétanies d’herbage. Il est recommandé donc d’apporter 50 g d’oxyde de magnésium 15 jours avant la pâture et d’en maintenir pendant 1 mois.

Repères pour piloter les stocks d’herbe en fonction du cumul de températures

  • Entre 300 et 400°C : c’est le moment de la sortie à l’herbe des animaux, en fonction du type de prairie (précoce ou tardive) et de la portance.
  • Entre 500 et 600°C : c’est le moment du premier tour en pâturage exclusif et la fin du pâturage sur les prairies de fauche.
  • A 600°C : débuter un déprimage tardif à ce stade crée des refus.
  • A 700 °C : les fauches d’ensilage peuvent être réalisées, on favorise alors la qualité, mais pas le volume.
  • 800 à 900°C : c’est le moment des ensilages plus volumineux, plus fibreux et des enrubannages.
  • Au-delà de 1 000°C : c’est le temps de la récolte des foins précoces de qualité.

Justine VINCENT

Conseillère Relais Agriculture Biologique

justine.vincent@littoral-normand.fr  

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