Mot de passe oublié

Ambiance et ventilation de la nurserie:responsables des problèmes respiratoires?

Actualité29/10/2021Bâtiment, Génisses, Santé animaleBovins lait

Les troubles respiratoires sont la 3ème cause de mortalité des jeunes veaux générant des pertes économiques mais aussi zootechniques (retard de croissance, carrière perturbée…) ainsi que du stress pour l’éleveur. Résoudre l’origine « du mal » est une priorité en termes de prévention.

Trois éléments contribuent à éviter la survenue de pathologies pulmonaires :

  • Premièrement, développer l’immunité et les défenses naturelles des animaux par la gestion des stress et des parasites « spoliant » les organismes, l’apport d’une alimentation équilibrée et optimale, et une conduite hygiénique et sécuritaire des lots de veaux.
  • Deuxièmement, par la mise en place (si nécessaire) d’une vaccination ciblée contre les principaux virus et bactéries présents dans l’élevage.
  • Surtout, tout mettre en œuvre pour garantir une ambiance et une ventilation saine de la nurserie.

 

L’ambiance de la nurserie reste souvent le 1er facteur de risque des troubles pulmonaires

Après plusieurs saisons, certains éleveurs sont déçus malgré leurs investissements financier, dans la vaccination, et humain, dans la conduite optimale et les soins aux jeunes bovins : des troubles respiratoires sont toujours présents. Dans ce cas, pour apporter une solution, les efforts financiers doivent souvent être « redirigés » sur des aménagements de la ventilation défectueuse du logement, élément initiateur des pathologies observées.

 

Avant toute modification, un diagnostic d’ambiance est impératif

Une expertise précise de l’ambiance du bâtiment doit être réalisée avant tous travaux, ceci afin d’objectiver le bienfondé de ces derniers. Parfois, l’aménagement de la ventilation naturelle (statique) est possible. D’autres fois, seule une ventilation dynamique (ventilateurs) apportera une solution. Le tout est de ne pas se tromper !

 

Littoral Normand s’est doté d’une équipe « bâtiment nurserie » capable de poser un diagnostic d’ambiance. Sont notamment analysés :

  • L’environnement et l’orientation de la nurserie ;
  • Les volumes d’air et les surfaces dédiés aux différentes catégories d’âge des jeunes bovins ;
  • Le confort thermique du logement : choix des matériaux, écart de température entre le jour et la nuit, isolation du toit, parois froides, retombées d’air froid…
  • Le renouvellement de l’air : « Il faut de l’air… sans courants d’air ! ». Les entrées et sorties d’air doivent être maitrisées.  Tout confinement engendre accumulation de vapeur d’eau et gaz nocifs fragilisant la résistance aux troubles respiratoires. Tout courant d’air doit être proscrit.La réalisation d’un fumigène est essentielle pour appréhender l’efficacité des circuits d’air.

Photo 2 - Pour un bon renouvellement d’air, le fumigène doit être évacué intégralement en 5 minutes

Les pistes d’amélioration de l’ambiance et de la ventilation

A l’issue de ce diagnostic, il sera toujours privilégié de vous proposer des aménagements de la ventilation naturelle. Sur la base de nos propositions et en discussion avec l’éleveur, tant en termes de coût que de mise en œuvre : la pose de bardage, de filets brise vent, l’isolation de parois froides, l’aménagement de faux plafonds, le réglage des entrées d’air, des relais de ventilation dans les bâtiments larges (toiture écaille, plaques ventilantes en toiture…) sont autant de solutions envisageables.

Si toutefois la ventilation naturelle ne peut être suffisamment ajustée pour apporter satisfaction, la meilleure solution résidera dans la mise en place d’une ventilation dynamique. Nous vous conseillerons sur la modification de votre nurserie pour assurer son isolation thermique et mettre en place un bon circuit de ventilation dynamique en adaptant les entrées d’air et sorties d’air dirigées. Les vendeurs de matériels pourront vous être adressés, Littoral Normand vous accompagnera pour valider les solutions proposées.

Pour bien mesurer l’impact, notamment économique, d’une mauvaise maitrise de la mortalité des veaux, une étude menée en Bretagne en 2016 sur 1 000 exploitations a permis d’estimer entre 4 000 € et 8 000 € le manque à gagner dans un élevage de 100 vaches laitières avec 15% de mortalité sur les veaux de moins de 6 mois. En cas de soucis récurrents, pensez à faire réaliser un diagnostic d’ambiance de la nurserie. Il coûte l’équivalent de 1,5% de mortalité moyenne sur un troupeau laitier de 100 vaches !  

 

 

 

Jean-Michel CUMINET

Vétérinaire Conseil – Référent Génisses

 

 

 

Arnaud FRANÇOIS

Directeur Technique et Innovation

Contactez l'auteur

Certifications :