Nous distinguons 3 phases dans le tarissement : l’arrêt de la production laitière, la phase sèche et la période de préparation au vêlage. Les médecines complémentaires peuvent vous aider à chaque étape alors, pourquoi s’en priver ?
L’arrêt de la production laitière
Dans les systèmes bio les plus intensifs, les vaches peuvent encore avoir une production laitière conséquente au moment du tarissement. En limitant leur production à cette époque, vous agissez directement sur leur bien-être ainsi que sur leur santé ! En effet, il a été estimé qu’une vache à tarir produisant encore plus de 18L de lait avait 40% de risque supplémentaire d’avoir des complications infectieuses durant la période sèche, quelle que soit la stratégie de tarissement adoptée. Afin de les aider à se couper de lait, plusieurs solutions sont disponibles.
En homéopathie, il existe une spécialité à administrer le jour du tarissement. En phytothérapie, de nombreux compléments alimentaires contenant du persil, de la sauge ou encore de l’ortie sont également développés à l’exemple du Dry’Nat®.
Pour limiter les pertes de lait et les risques d’infection, on retrouve également classiquement des obturateurs contenant du bismuth à appliquer dans le canal du trayon. Une alternative à base de résine végétale existe. Elle s’applique sur l’extrémité du trayon et contient un mélange d’huiles essentielles aux propriétés répulsives et antiseptiques. Ayant un usage externe uniquement, sa durée de vie est inférieure aux « bouchons » conventionnels.
La phase sèche
La première phase critique du tarissement passée, la glande mammaire débute alors son involution. La période sèche est un moment de repos pour la mamelle mais pas pour l’immunité ! Elle profite d’une meilleure diffusion pour agir en profondeur, notamment sur des germes enkystés.
Le foie joue un rôle important dans l’immunité générale de l’animal : c’est un moment-clé pour s’en occuper. Pour l’aider à se drainer afin qu’il reste opérationnel et efficace, vous avez l’embarras du choix. Compléments alimentaires contenant de la phytothérapie (pissenlit, chardon-marie, artichaud...) et/ou à base d’huiles essentielles (citron, carotte par exemple) ou solution homéopathique, à utiliser donc aussi bien sur vos vaches taries et non pas uniquement sur vos animaux en lactation. En acupuncture, c’est également l’occasion de sortir les aiguilles et aller stimuler les points rate, rein et foie, bien connus sous le nom du « triangle de l’immunité ».
La préparation au vêlage
Elle repose sur une ration minutieuse ainsi qu’une complémentation minérale adaptée (BACA négative) afin d’assurer une croissance idéale du veau à naître, une fabrication d’un colostrum de bonne qualité ainsi qu’un début de lactation optimal sans pathologie d’ordre métabolique. Néanmoins, on assiste parfois en fin de gestation au développement d’œdèmes mammaires (notamment chez les génisses) pouvant occasionner des plaies de frottements.
Pour décongestionner la mamelle, on trouve sur le marché de nombreux baumes à base d’huiles essentielles (menthe poivrée, eucalyptus citronné). On pourra également appliquer un emplâtre à base d’argileverte dans le même objectif. Pour éviter une surinfection des lésions et accélérer leur cicatrisation, des solutions à base d’aloé vera ou de calendula sont également disponibles.
Alors, prêt à innover lors de vos futurs tarissements ?
Cyrielle CORBIER
Vétérinaire Conseil
Spécialisée Médecines complémentaires
cyrielle.corbier@littoral-normand.fr