Littoral Normand participe aux travaux du programme National Cap protéines qui a pour objectif l’amélioration de l’autonomie protéique des élevages français. Parmi les autres actions, une plateforme d’essai d’associations de dérobées fourragères d’automne a été semée au GAEC Guilbert, près de Villers Bocage (14), ferme bio vitrine historique du programme Reine Mathilde, en collaboration avec Pascal ROUGIER de Conseil Organic. Voici les résultats de la première fauche sur le RGI et ses associations.
Protocole
Il s’agit d’un dispositif en damier dans lequel plusieurs espèces de vesces et trèfles, ainsi que de la féverole, lentille et pois fourrager, ont été semées en pur et en association avec 3 graminées à différents niveaux d'agressivité : RGI en témoin compétitif et précoce, seigle en témoin compétitif et plus tardif et fétuque en témoin non compétitif. La dose de semis sur la partie croisée correspond à la moitié de la dose en pur pour chacune des deux espèces.
Date de semis : 30 septembre
Précédent : orge
Préparation du sol : déchaumage et labour
Date de fauche : 4 avril pour les associations avec Ray Grass et 4 mai pour celles avec Seigle et Fétuque.
Associations avec RGI
Le protocole expérimental est établi au niveau national. Les fauches sont calées en fonction du stade de la graminée. La première fauche a été donc réalisée sur les associations avec RGI et sur Féverole et vesce de Narbonne, les espèces les plus précoces.
Voici les résultats de rendement. A la récolte les taux de Matière Sèche étaient les suivants : très forte production de biomasse par la féverole mais très faible taux de MS. Pour les autres espèces, peu ou pas présentes, nous n’avons pas pu déterminer le taux de MS. Nous avons appliqué une valeur estimée de 15%.
Association avec seigle et fétuque
La fauche des associations avec seigle et fétuque a été réalisée le 4 mai. Malheureusement, le seigle a eu une montaison très rapide cette année et à cette date il était déjà épié. Ce n’est certainement pas le bon stade pour optimiser sa valeur alimentaire.
A la récolte les taux de Matière Sèche étaient les suivants : le trèfle hybride, la lentille noirâtre, le pois fourrager et le trèfle squarrosum n’ont pas levé ou ils ont disparu au cours de l’hiver ou au printemps.
Le seigle est très concurrentiel. Il n’y a pas d’adventices mais les légumineuses n’arrivent pas à s’exprimer.
La fétuque est le témoin à faible agressivité. Elle s’installe lentement et son développement est donc très faible. Les associations avec la fétuque sont les modalités avec les plus d’adventices. Malgré sa faible concurrentialité le développement des légumineuses reste faible, peut-être à cause des adventices.
Conclusions
Les données sur les modalités en pur sont issues de trois répétitions, tandis qu’un seul échantillonnage est réalisé sur les associations. Cependant, si on regarde les résultats d’un point de vue qualitatif, quelques grandes tendances se dégagent de façon très claire :
- Associations avec RGI : Seule la féverole et la vesce de Narbonne semblent suffisamment précoces pour un semis du 30 septembre et une récolte de début avril ;
- Associations avec seigle : la vesce commune d’hiver est la légumineuse qui s’exprime le mieux dans cette association aux doses utilisées. Aux vues des rendements des autres espèces en pur, des meilleurs résultats seraient possibles en augmentant leur proportion dans l’association ;
- Association avec fétuque : l’installation de cette graminée est trop lente pour en évaluer l’intérêt en première année. Malgré cela les légumineuses ne s’expriment pas à cause du salissement. Cette modalité était présente dans l’essai uniquement en tant que témoin non agressif.
- En pur : la vesce velue d’hiver est la légumineuse qui produit le plus avec un très bon contrôle du salissement, suivie par la féverole.
Concernant l’installation des espèces de la plateforme :
- Les trèfles d’Alexandrie suivis par l’incarnat, ont été les premiers à lever (semis 30 septembres levée 7 octobre !)
- Le pois fourrager a levé mais il a disparu pendant l’hiver. La lentille noirâtre et le trèfle hybride ne se sont jamais bien installés. Le trèfle de Perse a disparu au printemps.
Maddalena MORETTI
Conseillère Référente Agriculture Biologique
maddalena.moretti@littoral-normand.fr
06 64 23 84 16
