Avec ces niveaux de croissance, les stocks sur pied progressent également, d’autant plus que par endroit, les conditions météo pluvieuses peuvent compliquer le pâturage.
En parallèle, la flore se développe, les paysages évoluent. Après l’épiaison des vulpins, c’est la pleine saison des pissenlits et de la flouve odorante. L’épiaison des graminées précoces, dactyle et fétuque élevée, devrait rapidement suivre. Par place, la montaison de ces espèces (et quelques sorties d’épis) est observée. L’appétence et la qualité vont donc diminuer. Les exploitations en bovins lait qui ont des parcelles avec dactyle et/ou fétuque élevée rentrent dans une période où le pâturage se complique avec de plus en plus de refus par les vaches laitières. 2 stratégies sont possibles :
- fauche des parcelles avec dactyle et/ou fétuque élevée (si stade avancé) dès que la météo le permettra. Aujourd’hui, les stocks sur pied sont globalement élevés sur les sites de mesures et la dynamique de pousse semble bonne. Le débrayage des parcelles semble possible. D’ailleurs, dans l’Orne, une partie des sites a profité des courts créneaux météo favorables pour récolter des parcelles de pâturage et réguler le stock sur pied.
- pâturage de ces mêmes types de parcelles puis fauche des refus (si la quantité de matières est importante) ou broyage des refus ultérieurement.
Témoignage de l’EARL Marguerite, Feings, Orne
Cette année, le printemps froid et sec a ralenti la pousse de l’herbe et les parcelles ont mis du temps à démarrer. Le retour de la pluie au mois de mars a permis le démarrage de la végétation mais a aussi sérieusement impacté la portance des parcelles. La mise à l’herbe a donc été retardée et les vaches ont eu droit à leurs premières sorties autour du 10 avril. Cela n’a pas duré longtemps puisqu’il a fallu les rentrer à cause de la météo quelques jours plus tard, la pluie dégradant à nouveau la portance des parcelles, déjà limite ce printemps. De la pluie est encore annoncée la semaine prochaine, et nous espérons ne pas avoir à rentrer les vaches une deuxième fois. De leur côté, les génisses attendent elles-aussi la mise à l’herbe.
Cela dit, l’herbe ne nous attend pas pour pousser, mais la gestion du pâturage au fil nous permet de gérer des hauteurs d’entrée un peu excessives pour la saison et d’avoir des hauteurs de sortie correctes avec des refus limités. Nous avons également profité de l’ensilage des dérobées pour débrayer et faucher 4 parcelles sur le circuit des vaches laitières.
Si les vaches ne peuvent pas en profiter ce printemps, au moins auront-elles du fourrage de qualité cet hiver ! Ça nous permettra aussi de gérer plus facilement la rotation sur les parcelles par la suite et de ne pas nous faire dépasser par la pousse lorsqu’elle aura atteint son paroxysme.
Emilie TURMEAU - ELVUP
