Le pic de pousse semble être atteint pour l’année 2023. Il est un tout petit plus tardif que 2022 et bien plus précoce que 2021 (printemps frais et surtout sec, vent d’est) comme le souligne le graphique ci-dessous.
Gestion de l’épiaison et débrayage de parcelles
Nous sommes dans la période clef des épiaisons des graminées, les vulpins sont bien épiés et déjà au stade floraison selon les secteurs, les bromes stériles des bords de parcelles également. Dans les paddocks, les épiaisons des fétuques et dactyles débutent, les RGA vont suivre.
Pour mémoire dès qu’une graminée a épié, elle va au terme de son cycle. La phase reproductive stoppe le tallage et les plus jeunes talles meurent. Toutes les talles qui ont produit des semences (épiés) vont mourir, de nouvelles talles végétatives vont ensuite apparaitre chez les espèces pérennes. Certaines parcelles trop avancées en hauteur herbomètre et stade physiologique (début épiaison) peuvent être débrayées pour réaliser une fauche. Afin de conserver une qualité optimale en termes de valeurs alimentaires la récolte devra être réalisée sous peu (selon les lucarnes météo), celles-ci chutent très rapidement aussi bien en énergie (UFL/UFV) qu’en azote (MAT).
Anticiper les prochains cycles
La pluviométrie annoncée pour les prochains jours ainsi que les températures de saison, voir en dessous, vont être bénéfiques à une bonne poursuite de croissance de nos prairies normandes. Cela devrait assurer une repousse correcte et une valorisation de l’herbe jusqu’au 10/06. Il faut toujours respecter le stade des 3 feuilles pour les graminées à l’entrée des parcelles. En entrant de manière trop précoce, le risque est d’occulter le rendement des cycles suivants. Enfin il faut veiller à éviter dès maintenant le surpâturage en ne « blanchissant » pas les parcelles en fauche ou à la sortie des animaux, l’optimum de prélèvement est de 45%-50% de la biomasse « entrée » de parcelle. Les gaines des graminées ne doivent pas être attaquées. Anticiper et préserver ses parcelles c’est avoir de l’herbe plus longtemps à l’été et bénéficier d’une reprise plus précoce pour cet automne
Romain TORQUET
Chambre d’agriculture de Normandie
