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Les médecines complémentaires peuvent-elles m’aider dans la gestion de la reproduction ?

Actualité31/10/2023Agriculture Biologique, Reproduction, Santé animaleBovins lait

La maîtrise de la reproduction a une importance capitale dans la conduite d’élevage car sans veau pas de production laitière ! Or, on considère qu’une vache sur deux rencontre un problème lié à ce domaine dans l’année, dont notamment des troubles de fertilité/fécondité pour 25%. Dès lors, comment s’affranchir des traitements hormonaux pour y remédier ?

Avant toute chose, il faut garder à l’esprit qu’une grande majorité des problèmes de reproduction découle à la fois de l’alimentation (notes d’état corporel/score de remplissage de rumen trop faibles, densité énergétique de la ration, défaut de complémentation minérale...)  et de la conduite d’élevage (mauvaise détection des chaleurs, manque ou mauvaise contention au moment de l’IA, appels trop tardifs...) et que sans résoudre ces fondamentaux, il est illusoire de penser qu’un traitement quel qu’il soit (allopathique ou à base de médecines complémentaires) puisse résoudre la problématique. Celle-ci est complexe et multifactorielle, ainsi, des causes sanitaires sous-jacentes peuvent également être responsables de mauvais résultats. Il faut alors procéder à des prélèvements afin de réaliser des analyses qui pourront permettre de poser un diagnostic.
La connaissance du bon déroulement du cycle, et donc du rôle et de l’action des différentes hormones impliquées, est également fondamentale afin de comprendre comment et sur quoi agir.
 

Schéma récapitulatif de la reproduction pour mieux agir

Quelles solutions non issues de la chimie de synthèse peuvent être utiles pour la gestion de la reproduction en élevage?

Tout d’abord, l’huile de foie de morue, riche en vitamines A, D, E ainsi qu’en omégas 3, peut être utilisée sous forme de cure pour améliorer l’expression clinique des chaleurs et donc leur détection. En effet, les omégas 3 sont précurseurs de progestérone, nécessaire à la réalisation d’un cycle de bonne qualité.
En aromathérapie, certaines huiles essentielles ont également des propriétés dites « hormon-like » : c’est-à-dire qu’elles agissent comme des hormones synthétiques et à ce titre, peuvent influencer le déroulement du cycle. Les huiles essentielles contenant la molécule de Sclaréol (disterpènes), qu’on retrouve par exemple dans l’huile essentielle de Sauge Sclarée, possède une structure moléculaire proche des hormones stéroïdes sexuelles (œstrogènes) et peut en mimer les effets.
En homéopathie, plusieurs remèdes sont également dignes d’intérêt. Par exemple, « Folliculinum » stimule de manière générale la fonction ovarienne. Il peut alors être administré dans le but d’améliorer la fécondation et être couplé au remède « Lutéinum » qui agira quant à lui pour lutter contre le défaut d’implantation de l’embryon. Enfin, toutes causes sanitaires, parasitaires et alimentaires exclues, le remède « Pulsatilla » peut être utilisé chez des génisses ayant une puberté tardive afin de les aider à mieux manifester leur comportement sexuel.
Néanmoins, d’un point de vue réglementaire, rappelons qu’en l’absence de médicament vétérinaire homéopathique disponible sur le marché contenant ces différents remèdes homéopathiques, ces derniers restent soumis à une prescription vétérinaire pour leur usage et il en est de même pour l’utilisation des huiles essentielles.
Alors, à quand un nouveau produit issu des médecines complémentaires accessible sans ordonnance pour aider à la gestion des cycles ?

 

 

Cyrielle CORBIER

Vétérinaire Conseil

Spécialisée Médecines complémentaires

cyrielle.corbier@littoral-normand.fr

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