Mot de passe oublié

En bio du sorgho multi-coupes associé à la prairie, une alternative au maïs ?

Actualité15/10/2021Agriculture Biologique, Fourrages, PrairiesBovins lait, Bovins viande

Le changement climatique pousse les éleveurs de notre région à chercher des alternatives au maïs. La possibilité de choisir des variétés multi-coupes est un atout dont un éleveur bio de Loire Atlantique profite pour anticiper l’implantation de la prairie suivante.

Envisager le changement climatique

Les récoltes record de maïs de cette année nous ont fait perdre de vue les raisons pour lesquelles on cherche depuis quelques années des cultures alternatives aux maïs. Mais n’oublions pas les œufs et les paniers ! Le sorgho reste une option intéressante en complément du maïs, pour sécuriser les stocks fourragers dans les élevages biologiques qui visent l’autonomie. De plus, le choix d’une variété multi-coupes présente l’avantage de permettre l’association avec la prairie.

Daniel GOURET est exploitant sur Assérac. Il exploite 54 ha en bio depuis 2018, avec une production de 25 vaches allaitantes de race Hereford et élevage des produits pour un objectif de vente en circuit court.

Axé sur l’herbe principalement, l’assolement comprend 6,5 ha de maïs grain, 5 ha de sorgho, 9 ha de céréales autoconsommées et 34 ha de prairies.

« Je cultive le sorgho depuis 5 ans, avec une technique qui me permet de l’implanter en même temps que la prairie tout en sécurisant sa mise en place ».

 

Itinéraire technique

Le sorgho est implanté en même temps que la prairie, fin avril début mai (ndr : le sorgho a besoin d’une température au sol d’au moins 10 °C pour une levée rapide et sécurisée. Il faut adapter la date à nos conditions pédoclimatiques). Voici les points clés de l’itinéraire technique :

  • Apport de fumier en sortie hiver : 15 t/ha
  • Implantation de la prairie sur terre humide à raison de :
  • Fétuque JUSWA 20 kg/ha
  • Trèfle Violet BONUS 10 kg/ha
  • Dans la foulée semis du sorgho 25 kg/ha en combiné avec la herse rotative réglée au minimum en profondeur pour obtenir un semis à 1 cm. Le tassement du sol assuré par un bon roulage, très important à cette époque de l’année pour assurer le contact terre graine et améliorer l’humectation de la semence (à réaliser bien évidemment rapidement et avant la levée).

L’implantation du sorgho peut être longue, et cette culture supporte peu la concurrence des adventices. L’association avec fétuque est très appropriée parce que c’est une espèce qui a un développement lent et est donc peu concurrentielle au démarrage.

« Si la levée est limite, je n’hésite pas à réaliser une fauche de nettoyage et à laisser au sol cette première coupe. La deuxième devient alors convenable. Je fauche habituellement en juin, juillet et fin août. Pour 2021, 2 coupes à présent, la dernière prévue en octobre ».

La fauche est réalisée sur 9 m en andain, laissée 1 journée puis récoltée en enrubannage avec le minimum de couteaux. Le rendement est de 9 TMB/ha en moyenne.

« Le produit est tellement appétant que je n’apporte plus les balles en râtelier. Les animaux m’empêchent d’enlever le filet avec risque d’accident. J’apporte donc le fourrage à l’auge avec une dérouleuse pour travailler en sécurité ».

 

 

Focus semences

« J’ai du mal à trouver de la semence certifiée pour le sorgho. Je demande donc une dérogation tous les ans pour implanter la culture. Ce qui ne pose pas de difficulté ».

Concernant la règlementation sur la semence, le sorgho est en régime « Dérogation Standard » : c’est le cas général où la dérogation est possible sous réserve d’absence de disponibilité en AB et de justifications étayées par l’utilisateur. Rendez-vous sur www.semencesorganiques.org pour chercher la semence certifiée.

 

 

Jean-François THOBY

Conseiller spécialisé AB et relais CAP2R

jeanfrancois.thoby@littoral-normand.fr

 06 33 32 84 91

Contactez l'auteur

Certifications :