Mot de passe oublié

Direct Analyses, entre histoire et avenir

Actualité10/04/2023Fourrages, NutritionBovins lait, Bovins viande

Depuis 11 ans Littoral Normand est équipé d’outils (les AgriNIR®) pour analyser les fourrages conservés. Si le maïs était majoritaire au début, la prairie est passée devant au fil des ans et un fourrage fait une percée significative depuis 3 ans : la luzerne dont les valeurs alimentaires peuvent être très compatibles avec les rations des VL !

Quelques étapes remarquables

A partir d’un échantillon conservé depuis au moins 3 semaines (produit stabilisé), nous sommes en mesure de vous proposer la valeur alimentaire de l’échantillon que l’on extrapole à l’ensemble du stock. A partir des critères analysés (% MS, MAT, NDF…), nous calculons la valeur des critères utilisés en rationnement (UFL, PDI, BPR, dMO…) grâce aux équations fournies par l’INRAE. Ces dernières ont été modifiées et publiées en 2018 et de ce fait, nous les avons introduites dans les bordereaux d’analyse à partir du 1er janvier 2021 ainsi que dans le rationneur RUMINAL.

 

Rappelons que les fourrages doivent avoir un taux de MS > 20 % et qu’ils doivent être stabilisés. Tous les fourrages non cités dans le tableau 1 ne sont pas analysables avec ce service. 95 % de l’activité sont regroupés en 3 familles : les prairies, les maïs et les luzernes. Dans la famille prairie, nous avons 3 formes de fourrages : l’ensilage, l’enrubannage et le foin. Pour les maïs, il s’agit des ensilages plantes entières. Enfin pour les luzernes, nous regroupons les foins et les ensilages / enrubannages.

 

En 2012, la famille luzerne n’existait pas et nous avons contribué à sa création pour permettre son lancement en 2014. En 2017, après 2 années de challenge Ensilage d’herbe, les analyses sur fourrages issus de prairie décollent et dépassent la famille maïs. Cette dernière a été prépondérante dès le début avec plus de 50 % de l’activité totale d’analyses. Les prairies représentaient alors 45 % de l’activité. Ce ratio va progressivement s’inverser et c’est ainsi qu’en 2021 (et très probablement en 2022, en année entière), l’activité prairie a dépassé l’activité maïs. C’est assez cohérent avec le développement des dérobées fourragères et la recherche d’autonomie protéique.

 

La luzerne, source d'azote par les fourrages !

Sur 59 échantillons de luzerne analysés en 2022, la valeur moyenne se rapproche fortement de la valeur des tables INRAE pour une luzerne ensilée en 1ère coupe. Le taux de MS est toutefois un peu plus élevé que la référence. Or, 65 % de la MAT se situe dans les feuilles. Ce sont ces organes qui sèchent le plus rapidement donc plus le taux de MS augmente et plus la perte de feuilles et de MAT sera importante. Les luzernes ayant une MAT supérieure à 19 % ont une teneur en matière sèche moyenne de 44 % et une valeur UFL de 0,84 ! La valeur énergétique de la luzerne est souvent un point faible pour ce fourrage. Le tableau 3 montre que 25 % des échantillons ont une valeur alimentaire supérieure à 0,86 UFL.

 

Une légère tendance (graphique 1) se dégage sur les 59 échantillons : plus la valeur énergétique est élevée plus la valeur MAT est forte, et réciproquement. Sécurisant la ration, appétente, la luzerne ensilée ou enrubannée peut présenter des valeurs azotées élevées qui s’accompagnent de valeurs énergétiques importantes. L’introduction de ce fourrage dans la ration des vaches laitières à hauteur de 4 à 5 kg de MS est possible sans déconcentrer la ration et avec un impact sur la correction azotée significative. 5 kg de luzerne à 20 % de MAT en substitution du maïs permettent d’apporter l’équivalent d’1 kg de soja. C’est une piste parmi d’autres à explorer pour augmenter l’autonomie en protéine.

 

 

Quand les silos sont faits avec des parcelles et/ou des cycles différents, il est opportun de réaliser des analyses tout au long de l’utilisation de ceux-ci afin d’ajuster au mieux la complémentation en concentré ainsi que les performances techniques dans une optique d’efficacité économique.

 

Olivier LERAY
Référent Chef Produit Sol Plante Environnement

Contactez l'auteur

Certifications :