Sous l’impulsion de l’Organisation des Producteurs de Lait Bio du Nord-Ouest de la France, 4 fermes bio de Normandie, vont être suivies en 2022. Les premiers résultats mettent en évidence une mise à l’herbe précoce mais une croissance de l’herbe ralentie.
Quatre fermes et un suivi régulier avec Happy Grass
A partir de cette année l’Organisation des Producteurs de lait bio du Nord-Ouest de la France a décidé de financer un suivi de croissance de l’herbe dans 4 élevages biologiques en Normandie. Littoral Normand, Conseil Organique et BeN ont adhéré à l’initiative et réalisent les mesures dans le Calvados et en Seine Maritime.
Les quatre systèmes suivis sont assez différents entre eux avec des surfaces de pâturage disponibles qui varient entre 34 et 68 ares/VL et une production de lait qui peut aller de 10 à 25 L/VL/jour. L’objectif de ce réseau est justement celui de fournir des repères aux éleveurs biologiques normands qui peuvent se reconnaitre dans un des systèmes proposés.
Les mesures sont réalisées le mardi toutes les deux semaines et les résultats sont synthétisés dans un bulletin qui sort le vendredi suivant. Ce bulletin est envoyé aux adhérents de l’OP mais est aussi consultable sur sa page Facebook et partagé par les conseillers de Littoral Normand.
Les mesures réalisées sont analysées avec l’application HappyGrass, qui permet de calculer la croissance moyenne pour chaque ferme, le stock d’herbe disponible et les jours d’avance. L’application est aussi en mesure, grâce aux références climatiques locales, de réaliser des prévisions de croissance sur les 15 jours à venir, ce qui permet d’adapter la complémentation et garantir une valorisation optimale de l’herbe tout en limitant au strict nécessaire le recours à la fauche.
Un début de saison en dents de scie
Les quatre fermes suivies ont démarré le pâturage assez tôt cette année. La pousse de l’herbe a été au début soutenue par les reliquats élevés en sortie hiver et des températures plutôt douces. Les récents épisodes de retours de froids ont ralenti la progression du pâturage mais dans tous les cas le premier tour est terminé, parfois même le deuxième.
La croissance moyenne observée est inférieure par rapport aux prévisions, et elle est synthétisée dans le graphique ci-dessous :
Ce sont des valeurs qui restent au-dessous de la moyenne saisonnière, même si on n’est pas au niveau très faible observé l’an dernier à cette même époque. Chaque système est différent : le nombre d’animaux, la complémentation et les surfaces disponibles au pâturage sont spécifiques à chacun. L’idéal serait évidemment de réaliser les mesures chez soi de façon régulière. Si cela est impossible, on peut se servir des données de croissance observées dans des exploitations proches et surtout de la prévision sur les deux semaines suivantes issues de l’observatoire pour adapter la ration et optimiser la valorisation de l’offre d’herbe. Il suffit de multiplier la croissance estimée par la surface disponible par VL.
Un exemple : Pour une croissance prévue de 20 kg MS/ha/j et une surface disponible de 25 ares / VL : 20 kg MS/ha/j x 0,25 ha/VL = 5 Kg MS/VL/j d’offre d’herbe.
On peut donc adapter la ration en déduisant cette quantité à l’ingestion totale. Ce calcul permet de consommer toute l’herbe qui se rend disponible quotidiennement. Une adaptation est bien sûr nécessaire pour tenir compte de l’évolution des hauteurs d’herbe de sa propre exploitation et du stock d’herbe disponible. Ces données peuvent aider les prises de décisions nécessaires au pilotage du pâturage même si on n’a pas la possibilité de réaliser les mesures chez soi.
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Maddalena MORETTI
Conseillère Référente Agriculture Biologique
maddalena.moretti@littoral-normand.fr
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