Les réserves en eau du sol étaient globalement bonnes pour aider les prairies à passer le cap des 30 °C et plus. La réponse des prairies à cet épisode chaud dépend aussi des espèces présentes, des variétés, du type de sol et du niveau de réserve en eau initial.
Cet épisode de chaleur aura par contre impacté les troupeaux qui se sont souvent entassés sous des haies ou dans des zones ventilées.
Quelques points d’actualité supplémentaires :
- La semaine passée aura été l’occasion de réaliser plusieurs chantiers de récolte d’herbe que ce soit pour du foin, de l’enrubannage ou de l’ensilage. Les conditions de séchage étaient correctes.
- L’année a parfois permis une amélioration « naturelle » de la qualité des prairies cette année avec des ray-grass anglais, des trèfles, des dactyles qui se sont bien exprimés. Si le diagnostic prairial a malgré tout confirmé l’intérêt d’une rénovation, les conditions météorologiques sont globalement favorables à une rénovation de prairies à la saison.
- Surveillance autour des nitrates : les conditions météo sont favorables à la minéralisation. Le développement de l’herbe n’est pour le moment pas freiné par des températures extrêmes (ni un manque d’eau). Les plantes sont donc en capacité actuellement de transformer les nitrates en protéines. L’accumulation de nitrates dans la plante est donc peu probable aujourd’hui sauf juste après un apport d’engrais azoté. Il faut toutefois rester vigilant sur les pâtures ou les récoltes de fin d’année si les conditions météo changent.
- Pendant que l’herbe pousse et permet de continuer sereinement le pâturage et d’envisager des récoltes d’herbe à l’automne, les récoltes de maïs ensilage ont débuté. Les premières récoltes de betteraves pourraient être réalisées en parallèle. Cette année aura globalement été propice à l’ensemble des plantes fourragères.
Témoignage de Gilbert SOLLIER, Montgaroult, Orne avec 50 VL en AOP
Les intempéries de fin décembre 2022 ont conduit définitivement les vaches à l’étable la veille de Noël malgré un stock d’herbe sur pied non négligeable cumulé sur la trentaine d’hectares accessibles pour les 45 vaches du troupeau en AOP, stock qu’elles retrouveront 3 mois plus tard lors de la mise à l’herbe fin mars.
Le début de saison 2023 est marqué par une moindre qualité de l’herbe par la non-présence de trèfle au printemps couplée au stock d’herbe hivernal restant malgré une conduite agronomique similaire à l’année passée. Ce report de stock non négligeable a permis la fermeture du silo dès le 22 avril.
Cette moindre qualité a eu des répercussions sur la production laitière au printemps de – 1 000 kg de potentiel laitier non exprimé, compensée par un effectif plus conséquent de 7 vaches.
Toutefois une bonne pluviométrie fin juillet (100 mm sur 15 jours) a permis un rebond de la pousse avec beaucoup de trèfle permettant ainsi de revenir à une ration 100 % pâturage pour le troupeau en fin de lactation. De plus, la parcelle de 11,5 ha de RGH-TV une fois les stocks constitués pour l’hiver (2 coupes cette année suite à un bon report de stock 2022) prend le relais pour assurer l’alimentation des vaches laitières.
Seulement 10 jours d’affourragement en enrubannage, avec une complémentation en colza, auront été nécessaires début août pour satisfaire les besoins fourragers du troupeau. A l’heure actuelle, la surface accessible en herbe suffirait à la petite trentaine de vaches en lactation mais le silo de maïs a été rouvert pour assurer une préparation vêlage correcte pour la prochaine salve de vêlages.
Emilie TURMEAU
ELVUP
