Dans le cadre d’un projet CASDAR, le lycée de Saint-Hilaire a mis en place il y a deux ans un circuit de pâturage tournant dans un système qui était déjà en traite robotisée. L’objectif était de montrer que robot et pâturage ne sont pas incompatibles, surtout aux nouvelles générations d’éleveurs de plus en plus sensibilisés à ces thématiques.
" Pour commencer, nous avons découpé la surface disponible de 14,3 ha en 26 parcelles de 0,5-0,6 ha environ. Avec 50 vaches traites en moyenne sur la ferme, pour la majorité Normandes, la surface disponible au pâturage est de 29 ares/vache.
Aujourd’hui le système fonctionne bien, avec une sortie en début février, si les conditions le permettent, et retour à l’étable au 1er décembre. Le travail est surtout au démarrage avec la mise en place des clôtures. Dès le début nous avons basé la gestion du pâturage sur les mesures d’herbe et l’outil Happy Grass, pour valoriser ces données ".
Le constat
« Quand on met en place des changements de système, on a toujours des craintes liées à la production et à la santé des animaux. Mais nous avons constaté dès la première année une amélioration de la production de lait à la mise à l’herbe. Nous sommes passés de 23 L/VL avec la ration hivernale à 27 L/VL au pâturage. Nous avons aussi pu constater une amélioration de l’état de santé des animaux et pour nous, une baisse des charges et un gain de temps de travail.
Cependant, nous avons constaté un lien entre la production de lait et la distance de la parcelle du robot de traite. Notre parcelle la plus éloignée est à 450 m et effectivement les vaches ont du mal à revenir, même si on a mis l’eau sur le chemin pour les encourager ».
Comment s’est passé ce début de campagne ?
« On a eu le pic de croissance de l’herbe au début du mois de mai, avec une pousse exceptionnelle à 110 kg MS/ha. Nous avons donc fauché 2 parcelles autour du 20 mai pour faire de l’ensilage. Nous n’avons pas encore les résultats des analyses mais le taux de MS était de 19 %. Nous avons fauché, andainé et ensilé le lendemain pour monter un peu en matière sèche sans perdre trop les feuilles de trèfle dont nos prairies sont très riches.
Et comment vous vous préparez pour l’arrêt de croissance de l’herbe de l’été ?
L’année dernière, nous avons mis en place, à partir du mois de juillet, une parcelle parking à sacrifier pour préserver la repousse automnale sur les autres. On va faire la même chose cette année. En effet, nous avons prévu de renouveler certaines prairies (une parcelle par an) avec des mélanges suisses spécialement conçus pour mieux s’adapter au changement climatique. C’est la parcelle destinée au resemis qui va être choisie en tant que parcelle parking. Les vaches sont amenées sur cette parcelle lorsque nous constatons une vraie baisse de production. C’est ce paramètre qui nous permet de prendre la décision d’arrêter de tourner.
Maddalena MORETTI
Littoral Normand
