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L'observatoire de l'herbe - Témoignage : EARL du Val Hébert, Val d’Arry (14)

Témoignage02/07/2024Observatoire de l'herbe, Prairies, Agriculture BiologiqueBovins lait, Bovins viande

Eleveurs en bovins lait, l’EARL du Val Hébert témoigne sur sa gestion de l’herbe, la culture principale de leur système.

Notre exploitation est principalement basée sur l’herbe, en agriculture biologique. Nous avons entamé notre conversion en 2015, car notre système s’y prêtait bien. La SAU est de 185 ha, avec 65 ha de pâturage, principalement en prairies temporaires.

Habitués des vaches Prim’Holstein, le croisement trois voies a été mis en place lors de la conversion de l’exploitation afin de profiter des atouts de 3 races (par exemple, avoir la productivité, les taux et la rusticité). Aujourd’hui, nous faisons 700 000 L de lait avec 130 vaches et nous disposons de 48 ares/vache.

Le pâturage de ce printemps a été rythmé par les pluies régulières, nous obligeant à nous adapter pour ne pas abîmer nos parcelles. Avec des sols très portants et séchants, nous avons l’habitude de pâturer tôt dans l’année, et de rentrer tard. En fin d’année 2023, les vaches sont rentrées au bâtiment fin octobre, et ont pu ressortir 3 semaines en décembre. Cette année, le déprimage a débuté le 25 janvier, avec une pause en bâtiment de 15 jours en février et 10 jours en mars pour ne pas dégrader nos prairies. Avec un déprimage généralement tôt, il est fréquent de rentrer les animaux au bâtiment une quinzaine de jours après le 1er tour si l’herbe pousse peu.

En moyenne, les parcelles font entre 2,15 et 2,5 ha. Elles sont découpées en 4, 3 ou 2 paddocks selon la quantité d’herbe disponible afin de laisser les vaches 12 heures sur un paddock. Lorsque l’herbe épie rapidement, ce qui est le cas en ce moment, nous pratiquons le topping. Les vaches consomment mieux l’herbe épiée lorsqu’elle est fauchée. Avec la pousse de cette année, nous avons débrayé 32 ha pour faire de l’ensilage d’herbe à raison de 20-25 ha habituellement.

En ce moment, les vaches ont une ration à l’auge avec 2/3 d’ensilage d’herbe (prairies + trèfle-luzerne en ce moment pour compléter) et 1/3 de maïs ensilage. Elles ont également 1,5 à 2 kg de méteil grain en farine (triticale, pois, féverole). Avec des sols séchants, elles vont bientôt être sur une ration quasi complète à l’auge.

 

Le semis de nos prairies de pâturage est toujours fait sous couvert d’avoine-féverole ou triticale-féverole. La féverole a une grosse racine pivot qui améliore la structure du sol. En général, nous semons cette dernière à 10 cm. Nous faisons ensuite un labour superficiel (moins de 10 cm pour ne pas toucher à la féverole), suivi du semis de l’avoine ou du triticale. La prairie est semée à la volée, et est composée de ray-grass anglais, ray-grass hybride, fétuque, fléole et trèfle blanc. Le méteil est généralement ensilé mi-avril. La féverole, le triticale et le pois sont uniquement des semences fermières bio, achetées à des fermes voisines.

Après notre conversion, nous avons aussi modifié notre façon de travailler autour de l’insémination et de l’élevage des veaux. En plus du croisement trois voies, nous avons décidé de faire des vêlages groupés en 2 bandes : un premier lot de février à mi-avril (objectif 60 % du troupeau), un deuxième de septembre à début novembre (objectif 40 % du troupeau). Cela nous permet une simplification du travail même si pour le moment, nous sommes à 35 % du troupeau en vêlage de fin d’hiver, et 65 % en vêlage de fin d’été.

Pour continuer dans la simplification, nous élevons nos génisses sous des vaches nourrices (les mâles étant vendu à 15 j/3 semaines) depuis 2 ans et demi. L’objectif étant d’avoir 20 % de renouvellement (soit une trentaine de génisses pour les 145 vaches du troupeau), 15 vaches destinées à être réformées (fin de carrière, problème de cellules, de pattes) sont choisies pour allaiter 2 veaux/vache. Nous sommes très satisfaits de ce nouveau fonctionnement, les vaches acceptent bien les veaux et ces derniers comprennent très rapidement où aller boire. Pour les vêlages de début d’année, les animaux ont accès rapidement à une prairie, ce qui permet aux génisses de commencer à pâturer assez jeune.

 

 

 

Elodie BRASIL

Chambre d'agriculture de Normandie

 

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