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L'observatoire de l'herbe - Témoignage : EARL des Petits Monts, Sideville (50)

Témoignage11/07/2023Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

Eleveur laitier, avec un troupeau composé de 60 vaches laitières en système biologique, dans le Nord de la Manche, René DIGARD, seul sur son exploitation avec un apprenti, est passé en bio il y a 5 ans.

Avec un système déjà très extensif, il a décidé d’entamer une conversion. « Ce changement était une simple continuité de mon travail déjà mis en place. Je récupère 30 ha l’année prochaine, qui seront principalement destinés à la fauche. Avec la reprise de ces terres, mon objectif est de monter à 70 vaches pour traire plus de lait tout en restant autonome en fourrage. »

Prairies et choix de la rotation

« Ma rotation est simple : prairies temporaires (3 ans) / méteil grain. Les prairies temporaires de pâture sont composées de trèfle blanc, fétuque, ray-grass hybride et chicorée.  Celles de fauche ont la même composition mais avec du trèfle violet à la place du blanc.

Au niveau du rendement, je fais 5 voire 6 coupes/ an à raison de 10-12 T de MS/ ha. La qualité est souvent présente puisque ce sont généralement des fauches de 5 semaines.

Le méteil est semé en féverole/ épeautre ou orge/ pois selon les parcelles. Mon objectif est d’intégrer 6 ha de maïs épis dans la rotation en 2024. Le maïs épis va me permettre d’apporter de l’énergie dans la ration. Je possède une herse étrille, et je vais louer une bineuse pour désherber mon maïs.

Toutes les parcelles de pâturage reçoivent du fumier, à raison de 15m3/ha tous les deux ans. Les parcelles de méteil en reçoivent également après chaque fauche. Je ne fertilise pas les prairies de fauche 

 

Début du pâturage 2023

« Les vaches ont été rentrées au bâtiment le 28 décembre 2022 afin de laisser les parcelles au repos. La ration d’hiver était composée d’ensilage d’herbe, de méteil et d’1 kg de VL de production pour les animaux avec la meilleure production de lait.

 

La saison 2023 est difficile, chaque tour de pâturage a été différent à gérer. En effet, j’ai commencé le déprimage au 15 février, avec une herbe intéressante. Les animaux sortaient uniquement la journée, parfois que sur quelques heures si le temps était pluvieux. Ce premier tour a duré 1 mois et demi. Le deuxième tour était plus délicat, avec un temps froid et un vent d’Est qui asséchait les prairies. J’ai sorti les vaches jour et nuit et j’ai fermé le silo pour faire du 100% pâturage. Les troisièmes et quatrièmes tours ont été plus faciles, les températures étaient plus élevées et il y a eu un peu d’eau ce qui a permis un redémarrage de la pousse de l’herbe. Lors du cinquième tour, l’herbe était présente mais la pousse était plus difficile et beaucoup moins marquée avec de nouveau un vent d’Est. Actuellement, mes animaux sont au 6ème tour. La pousse est limitée, le silo a été réouvert début juillet pour apporter 10 kg de MS et 1 kg de méteil par vache. Si la pousse ne reprend pas cet été, je vais mettre en place un paddock parking la nuit avec accès à la stabulation. Cela va me permettre d’allonger le temps de retour des paddocks en faisant du pâturage uniquement en journée. L’ensilage d’herbe distribué augmentera de 2 à 3 kg de MS/ jVL. »

 

Utilisation de l’herbomètre

« J’utilise un herbomètre au déprimage pour m’aider à organiser mon premier tour. Ensuite, je mesure l’herbe de manière ponctuelle pour déterminer si je dois revenir plus rapidement sur une parcelle ou si je dois couper pour faire du topping ».

 

Le topping, comment est-il géré ?

« Je pratique le topping environ 2 fois par/an, sur l’ensemble de mon circuit de pâturage. J’interviens sur des parcelles qui sont au stade épiaison, car la pousse a été trop rapide. Les vaches vont sur la prairie fauchée pour manger l’herbe coupée. Pour les prairies déjà pâturées, je coupe les refus pour les remettre au propre et avoir une pousse homogène ».

 

Les génisses au pâturage dès 10 jours

« Depuis deux ans, j’élève mes génisses à l’herbe dès 10 jours, sur des paddocks tournants tous les 8 jours avec accès à un abri. Elles sont élevées sans aliment lorsque la qualité de l’herbe est là. Les croissances sont bonnes, et ils n’ont jamais de problème de santé. C’est un réel plaisir d’aller m’en occuper dans ces conditions. Elles apprennent à pâturer très vite, c’est important pour leur avenir en tant que laitières sur mon exploitation. »

 

Elodie BRASIL

Chambre d’Agriculture de Normandie

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