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L'observatoire de l'herbe - Témoignage : Daniel RENAUD, Ellon (14)

Témoignage24/10/2023Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

"Je dispose d’environ 10 ha de pâturage découpés en 9 parcelles pour un troupeau de 42 vaches laitières...."

On approche désormais la fin de la saison de pâturage. Les températures baissent de façon très prononcée et les pluies rendent les parcelles un peu plus fragiles.
Aujourd’hui, nous avons une production à environ 20,5 l/jour, avec un TB à 42 g/l et un TP à 34 g/l. La pousse est très hétérogène sur les parcelles mais on sent bien que ça se calme. Depuis deux semaines, je suis passé à une complémentation à l’auge avec 10 kg de maïs, 1,9 kg de foin et 2 kg de correcteur azoté par vache et par jour. Actuellement, les vaches consomment environ 5 kg d’herbe pâturée par jour.

 

Les prairies sont mon assurance

Je suis sur des parcelles tardives, exposées à l’est sur des terres froides. La pousse commence chez moi toujours environ 2 semaines après les autres exploitations et les vaches sortent autour du 20 mars. Je retrouve également ce retard l’été, mes prairies souffrent moins vite de la chaleur. L’année dernière, les stocks ont été faibles, notamment en maïs. J’ai craint de ne pas réussir à faire la soudure avec la nouvelle récolte. Mais cette année, la pousse de printemps a été très bonne et l’ensilage récolté m’a permis d’assurer le bilan fourrager sur l’été.
C’est souvent le cas. Les rendements du maïs sont parfois décevants mais l’herbe trouve toujours le moyen de pousser et les accidents d’été peuvent souvent se récupérer à l’automne, comme en 2022.

 

Une année atypique

Maintenant que l’été est terminé, je peux faire un petit bilan. Je trouve qu’au-delà d’une meilleure production d’herbe qu’on a pu avoir grâce aux pluies du mois de juillet et d’août, la qualité a été au rendez-vous. Je l’ai constaté par rapport aux taux qui habituellement chutent à cette période, tandis que cette année ils ont baissé certes, mais en moindre mesure.

 

Des pratiques en régime de croisière

Quand je me suis installé en 2000, j’ai repris les pratiques de mes parents qui avaient l’habitude de pâturer au fil une seule grande parcelle. En 2005, avec mon conseiller de l’époque, nous avons mis en place le découpage, d’abord en 5 et ensuite en 9 parcelles que je retrouve encore aujourd’hui. Le découpage en paddocks est bien plus confortable pour le temps de travail et la qualité de gestion des prairies. Je suis très satisfait du système en place et je n’envisage pas de le changer.
Je suis rentré dans le réseau de suivi des pousses de l’herbe il y a 7 ans. Ce n’est pas facile d’adapter les pratiques et d’exploiter les données de mesures toutes les semaines mais en règle générale je prends la décision de débrayer une parcelle dès qu’elle dépasse les 13-14 cm.

 

Préparer la prochaine campagne

La fin de la saison de pâturage approche et l’objectif est alors de valoriser au maximum l’herbe tant que les parcelles portent. Lorsque la sortie des vaches laitières sera trop compliquée (habituellement autour du 10 novembre), je ferai nettoyer les parcelles à un lot d’environ une vingtaine de génisses. Cela me permet de redémarrer du bon pied au printemps tout en préservant les prairies avec des animaux moins lourds.

 

Maddalena MORETTI

Littoral Normand

 

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