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L'observatoire de l'herbe - Témoignage : Baptiste LEMONNIER, Fongueusemare (76)

Témoignage18/04/2023Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

"Avec un troupeau laitier de 53 vaches normandes nous valorisons notre lait produit à l’herbe avec de la transformation sur la ferme".

Le troupeau de M. LEMONNIER est constitué de 53 vaches normandes avec une production d’environ 6 000 litres par an. Actuellement les vaches ont accès à 20 ha mais il réfléchit à augmenter la surface en prairies pour allonger la période de pâturage en été.

« Je pratique la délégation de l’élevage d’une partie de mes génisses, ce qui me permet de consacrer la totalité de mes prairies accessibles au pâturage des vaches laitières. Elles tournent sur 18 parcelles d’environ 1 ha.

Cette année les animaux ont pâturé toute l’année. J’ai la chance de disposer d’un parcellaire très groupé avec 80 ha autour de la ferme. Tout n’est pas consacré à la prairie mais tout est clôturé et cet hiver j’ai pu faire pâturer les dérobées que je sème avant le maïs ou le lin. Les vaches sont rentrées la nuit à partir de la mi-novembre et jusqu’en début avril.

Avec les surfaces disponibles (environ 40 ares/VL) je peux me permettre de fermer le silo au printemps, quand la croissance est optimale.

Pour le moment ma ration est constituée de 10,5 kg MS/VL de maïs ensilage, 0,4 kg MS/VL de foin, 0,9 kg MS/VL de pulpe de betterave et de 2,7 kg MS/VL d’ensilage de prairie. Je complémente avec 1,6 kg de correcteur azoté et maïs grain ».

Le pâturage et la qualité des produits laitiers

« Je produis de la crème et du beurre. Depuis mon installation en 2012 je suis passé de 20 ha de maïs à 7 ha aujourd’hui. Les clients ont été très contents de mon choix d’augmenter la part de pâturage dans la ration des vaches. La différence est visible au niveau de la couleur et du goût. Mes produits ont été médaillés au Salon de l’Agriculture à Paris et au Salon International de Lyon et je travaille avec des chefs médaillés qui les apprécient et les mettent en valeur dans leurs recettes ».

Les avantages du pâturage

« Je pratique le pâturage tournant depuis 5 ans. Les vaches sont en meilleure santé et j’ai réduit mes frais vétérinaires (10 000 à 2 000 € par an), avec moins de mammites et aussi moins de problèmes aux pattes. La longévité des vaches a aussi augmenté et mon objectif de les garder pour 4 lactations est aujourd’hui atteint.

Je trouve que la prairie est un facteur de résilience face au changement climatique ! Après la sécheresse de cet été j’ai pu bénéficier d’une nouvelle pousse qui m’a permis d’économiser les stocks, malheureusement faibles en 2022. J’ai pu tenir grâce aussi au pâturage des dérobées de cet hiver.

Au niveau de la qualité de vie je ne passe pas forcément moins de temps au travail mais ce que je fais est plus plaisant : j’aime amener les vaches aux pâtures et aller les chercher, et observer les paddocks pour compléter les informations que j’ai grâce aux mesures d’herbe et prendre mes décisions sur le planning de pâturage. De plus, je pars en vacances plus serein qu’auparavant. Le travail est plus simple pour le salarié qui n’a plus qu’à traire et déplacer le fil ou changer de parcelle ».

Et un conseil pour qui souhaite commencer ?

« Ne pas démarrer tête baissée. Il faut procéder pas à pas, mesurer tous les éléments, aller voir les collègues qui pratiquent depuis longtemps, lire, s’informer.  Et ne pas sous-estimer l’importance des chemins ! Moi-même je vais en refaire pour augmenter le confort des mes vaches qui les empruntent deux fois par jour ».

 

Maddalena MORETTI

Littoral Normand

 

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