Le temps sec et doux prévu ces jours devrait assurer une reprise, qui nous a fait défaut tout le mois de septembre.
Encore faut-il savoir la préserver. Pour les troupeaux distribuant plus de 2/3 de la ration à l’auge, il peut être intéressant de garder les vaches à l’abri la nuit. Ainsi elles partent le ventre vide le matin, et pâturent directement.
Pour les troupeaux valorisant encore beaucoup de pâturage, il est plus important que jamais de passer le moins de fois possible au même endroit tant que le sol est trempé, et d’avoir une rotation dynamique, sans gratter les prairies.
Dans tous les cas, cette repousse assurera encore quelques semaines de pâturage pour les vaches, ou un début d’hiver pour les grosses génisses !
TEMOIGNAGE : M François ROULLAND, EARL du Bois d’Arry à Le Locheur (14)
« Notre troupeau se compose de 115VL traites, et accède à 50ha découpés en 45 paddocks. L’exploitation est conduite en agriculture biologique, avec des vêlages étalés sur l’année.
Cette année a été très favorable sur notre exploitation. Evidemment le printemps nous a fait très très peur, nous avons même réformé des vaches pour nous assurer d’avoir suffisamment d’herbe. En revanche, cette petite pousse était de qualité, ce qui nous a permis de traire une quantité très raisonnable de lait. Puis, à la faveur de la pluie et du temps doux, nous avons connu un été jamais vu.
A ce jour le silo n’est pas encore ouvert, habituellement nous le faisons vers le 15 juillet. En revanche, nous affourageons déjà avec de l’enrubannage réalisé sur les excès de pousse du circuit, ainsi qu’un peu d’affouragement en vert issu des parcelles de fauche. Au final, cette campagne a jusqu’ici été bonne, avec une grande régularité dans les livraisons, alors qu’habituellement nous avons un creux marqué lors de l’été.
Depuis 2ans nous renouvelons les prairies avec des pratiques qui assurent une production de fourrage tout au long de l’année. Les prairies n’assurant plus de pousse de qualité et en quantité suffisante sont détruites au mois de septembre. Cette année nous avons implanté à la suite un mélange de radis et colza fourragers, ainsi que des trèfles annuels. Ce mélange sera pâturé au moins de novembre, puis au début de printemps. Ensuite il sera détruit, et un mélange pois-féverole sera implanté en même temps que la nouvelle prairie. Le tout sera ensilé fin de printemps, puis la prairie réintègre le circuit de pâturage.
Ces pratiques nous permettent d’assurer du fourrage en toutes saisons. De plus, les prairies implantées sur les coteaux séchants sont maintenant des mélanges avec des luzernes méditerranéennes, du plantain, de la chicorée, du lotier, du dactyle, de la fétuque notamment. Cela nous permettra à l’avenir de mieux résister au sec en été. »
Edouard LAIGNEL
Littoral Normand
