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L'observatoire de l'herbe : départ retardé pour la saison de pâturage.

Actualité19/03/2020Agriculture Biologique, Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

Le suivi de la croissance de l’herbe redémarre en Normandie cette semaine. Une démarche partenariale de grande ampleur.

Pour cette nouvelle année l’observatoire sera composé d’un réseau de 26 exploitations réparties sur l’ensemble de la Normandie.


Les partenaires impliqués sont toujours Littoral Normand, ELVUP, INRA, les lycées agricoles et la Chambre d’agriculture de Normandie et sa Ferme expérimentale de la Blanche Maison. Des éleveurs prennent toujours part au réseau en mesurant eux même rigoureusement l’herbe de leurs pâtures.


Chaque semaine, un conseiller fourrage fera une analyse fine de la situation normande tant en terme de croissance de l’herbe que de valorisation de celle-ci. Cette année nous chercherons à vous donner encore plus de repères techniques mais aussi économiques issus des fermes du réseau. L’enjeu du pâturage et d’abord économique.
Le réseau se veut le plus représentatif de la région avec 5 à 7 sites par département hormis l’Eure où les prairies sont nettement moins présentes. Les chargements de pâturage de 15 à plus de 60 ares par vache, enfin les pluviométries moyennes vont de moins de 700 à plus de 1100 mm/an.
Si la majorité des exploitations sont laitières avec des niveaux de production compris entre 4000 à 9000 litres de lait par vache, quatre produisent de la viande bovine et une élève des moutons. Nous avons également une exploitation équipée d’un robot de traite sur laquelle le pâturage est un pilier majeur du système.


Un hiver long, doux et pluvieux
En Normandie les conditions météo se sont dégradées fin septembre avec des précipitations qui ne se sont plus arrêtées durant l’hiver et qui ont fait rentrer les animaux dès le mois d’octobre. A ce jour par excès d’eau dans les parcelles peu de troupeaux ont goûté à l’herbe fraiche. A titre d’exemple entre le 20 septembre et le 15 mars, 884 mm sont tombés à Valognes, 630 à Lisieux et Alençon. Cette situation commence à avoir un sérieux impact sur les stocks fourragers des élevages.


Un printemps tardif
Les années se suivent et ne se ressemblent pas, souvenez-vous en 2019, les vaches sont sorties souvent en février même si elles sont rentrées ponctuellement en mars. Ce début de saison est tout autre avec aucune mise à l’herbe avant le 15 mars dans le réseau et de nombreux sites qui n’envisagent rien avant 8 jours. Sur plusieurs parcelles l’eau est encore en surface.


Faucher vite pour mieux pâturer
Sur de nombreux sites l’herbe a poussé durant l’hiver entrainant un stock sur pied conséquent aujourd’hui et difficilement pâturable. Le déprimage qui consiste à consommer cette herbe d’automne/hiver ne pourra se faire idéalement partout en respectant les transitions alimentaires. Autrement dit, il s’agit d’exclure du pâturage dès maintenant toute parcelle à plus de 11 cm qui ne pourra être pâturée dans les 10 jours. Ces parcelles seront fauchées au plus tôt, mi-avril si possible, et pourront être pâturées début mai quand la ration sera réduite et que les besoins d’herbe pâturée augmenteront. Autrement dit, si le stock d’herbe disponible dépasse 200 kgMS/VL actuellement vous aurez trop d’herbe très prochainement. Par exemple le site du Loreur dans le sud Manche bénéficie de 430 kg MS/VL ce qui signifie que la moitié du circuit de pâturage devra être fauchée et que les distributions à l’auge doivent baisser le plus vite possible. Ainsi une surface disponible de 20 ares /vache est souvent suffisante pour pâturer en début de saison.


Pour la mise à l’herbe en conditions limite de portance il s’agit de limiter le temps de pâturage à 2-3 heures en milieu de journée. Même si les vaches font des marques sur la parcelle le couvert végétal ne sera pas détruit et la repousse non compromise. L’enjeu est bien de consommer toute l’herbe, à cette saison il est souhaitable de pâturer ras pour éclairer le couvert végétal. Exemple au GAEC DES ESSERTS (Cotentin 50), malgré un léger piétinement (J0)…e déprimage est bien fait sans compromettre la repousse (J+8).


Toute l’équipe de l’OCH vous souhaite une belle saison de pâturage et de l’herbe en quantité et qualité.


Fabien OLIVIER
Chambre d’agriculture de Normandie

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