Les papillomavirus, au nombre de six chez les bovins, sont des virus transmissibles d’animal à animal et à l’origine des verrues de la peau et des muqueuses. Ils engendrent la formation de masses nodulaires (petites « tumeurs ») de formes et de tailles différentes.
Souvent, les conséquences restent mineures car certaines verrues ont tendance à régresser spontanément en 1 à 12 mois. Toutefois, d’autres peuvent persister et se compliquer d’irritation et surinfection par « accroche » dans l’environnement de l’animal. L’Homme ne peut pas être infecté.
6 papillomavirus bovins (BPV) pour 6 formes particulières de verrues
Quid de leur contagiosité ?
Les verrues touchent le plus souvent les bovins âgés de moins de 2 ans. Elles sont souvent de couleur grise, sans poils et rugueuses.
Les sources de l’infection sont les bovins porteurs de verrues, ou différents matériels souillés par contact avec les verrues (tubulures, poteaux, matériel d’écornage, de bouclage, les aiguilles non à usage unique, les fils barbelés et épineux souillés par un bovin porteur, les gobelets trayeurs, etc.
Les plaies et abrasions cutanées par frottement permettent au virus de pénétrer dans le corps de l’animal encore sain. Le virus peut survivre quelque temps dans le milieu extérieur et à certains antiseptiques utilisés en élevage (phénols et chlorhexidine).
Une immunité non optimale de l’animal par carence, par exemple, en minéraux et oligo-éléments, des déséquilibres hormonaux ou nutritionnels favorisent leur implantation.
Comment s’en débarrasser ?
Les possibilités sont assez limitées
- La chirurgie
Lorsque le nombre de verrues n’est pas trop important :
- leur retrait par chirurgie peut être pratiqué par le vétérinaire, notamment si celles-ci sont peu nombreuses et placées dans des endroits « gênants » (trayon, fanon ou encolure avec risque d’écorchage…).
- la cryothérapie par azote liquide peut s’avérer efficace si elle est répétée dans le temps.
- Les topiques locaux
Divers topiques ont été testés, avec ou sans succès à la clé. Certains éléments issus des plantes sont cités dans la littérature comme le latex du Ficus, l’acide salicylique ou le thuya. Dans tous les cas, l’utilisation de solutions ou autres présentations renfermant ces substances n’est pas autorisée par la réglementation de la pharmacie (notamment du fait d’un risque de résidus non évalué) : elle est donc soumise obligatoirement à l’avis et à la prescription (ordonnance) de votre vétérinaire traitant.
- Les solutions par voie générale
- Certaines verrues (parmi les 6 souches citées) semblent être sensibles au magnésium, même si les études ne l’ont jamais infirmé ou confirmé. Donc un apport régulier de magnésie pour plusieurs animaux atteints ou l’ingestion d’un bolus de magnésium sur un seul individu peuvent être essayés.
- Une spécialité à base de Thuya occidentalis existe dans la gamme des médicaments vétérinaires homéopathiques.
- Simultanément, veillez à la bonne couverture minérale, vitaminique et en oligo-éléments : stimulants de l’immunité.
Mieux vaut prévenir que guérir !
- Eviter la transmission du virus d’un bovin sain à un bovin malade : idéalement isolement du malade, même si cela est très difficile en élevage, voire impossible.
- Diminuer la sensibilité des animaux : couverture des besoins nutritionnels, couverture en minéraux, oligo-éléments et vitamines « sans faille ».
- Désinfection des bâtiments : surtout tubulures, auges, poteaux, cornadis… contre lesquels les animaux porteurs peuvent se frotter.
- Désinfection du matériel entre chaque bovin : pince de bouclage, écorneur, aiguilles…
- Eviter les objets et l’environnement à l’origine d’éventuelles plaies cutanées.
Jean-Michel CUMINET
Vétérinaire Conseil LIttoral Normand
