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Sortie hâtive des veaux bios : comment gérer le parasitisme herbager ?

Actualité22/02/2023Agriculture Biologique, Santé animale, GénissesBovins lait, Bovins viande

Dans le respect de la réglementation, les veaux issus d’élevages AB, vont goûter aux joies de l’herbe très rapidement. Mais qui dit pâturage dit également contamination parasitaire. Comment procéder pour gérer au mieux cette exposition ?

Plusieurs types de parasites se retrouvent à l’herbage mais ceux qui touchent majoritairement les jeunes animaux sont les strongles gastro-intestinaux et notamment Ostertagia Ostertagi. Celui-ci se loge dans la caillette et impacte fortement les performances et le bien-être des génisses. Ainsi, on peut retrouver une baisse de l’état général, de la diarrhée ainsi qu’une perte de poids. A plus long terme, une diminution de la croissance ainsi qu’un retard de la puberté peuvent être observés. Néanmoins, le point positif est que les bovins sont capables de développer une immunité vis-à-vis de ce vers. Dès lors, comment favoriser cette acquisition tout en limitant l’impact sanitaire et économique des parasites ?

 

Comme souvent, tout est une question d’équilibre ! Il faut trouver un compromis entre le développement de l’immunité (qui requiert l’exposition au parasite) et une infestation non maîtrisée (engendrant des pertes de croissances et le développement de pathologies). De plus, on ne raisonnera pas de la même façon sa stratégie si on gère un lot de génisses en 1ère saison de pâturage (nécessité de concilier croissance et immunité) ou déjà en 2nde année (finalisation de l’acquisition de cette immunité). Concrètement, quels sont les leviers disponibles permettant la maîtrise de l’infestation ?

 

La première solution réside dans la conduite du pâturage. Ainsi, en fonction de la gestion et de l’intégration de nombreux paramètres (fauche ou non des pâtures, déprimage, rotations, complémentation en fourrages, mélange des âges, sortie précoce ou tardive, météo…), la contamination des parcelles sera augmentée ou diminuée avec un impact direct sur la quantité de larves ingérées par les animaux.

 

Le second moyen sera l’usage (raisonné) de vermifuges. En AB, leur utilisation est autorisée si elle se justifie par un examen diagnostic, elle ne compte alors pas comme un traitement ; mais comme toujours, il faudra doubler les temps d’attente. Avant toute chose, on déterminera donc si un traitement est nécessaire et à quel(s) moment(s) opportun(s) il faut l’administrer grâce une analyse. Il en existe beaucoup mais elles ne sont pas toutes pertinentes pour tous les animaux à tout moment de la saison de pâturage.

 

Le premier outil de pilotage reste la coprologie : elle peut être réalisée dès 6 semaines post-mise à l’herbe puis tout au long de la saison de pâturage pour contrôler le niveau d’infestation. A la rentrée à l’étable, pour les génisses de première année, l’examen de choix reste le dosage du pepsinogène sérique.

 

Si vous souhaitez en savoir davantage sur ces solutions, avoir une vision globale des mesures à mettre en œuvre dans votre élevage pour exposer progressivement vos veaux aux parasites herbagers sans avoir d’impact négatif sur leur santé. N’hésitez pas à nous contacter, une prestation subventionnable par la région Normandie (aides CASE) existe pour vous accompagner sur le sujet !

 

Cyrielle CORBIER

Vétérinaire Conseil

Spécialisée Médecines complémentaires

cyrielle.corbier@littoral-normand.fr

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