Mot de passe oublié

Qualité du lait : 2022, l'année du changement

Actualité15/02/2023Qualité du lait, RepèresBovins lait

Cette dernière campagne a vu la mise en place d’un nouvel étalon de référence qui a eu pour conséquence une diminution des

résultats cellulaires. Cependant, ce nouveau dispositif ne remet pas du tout en cause l’accompagnement technique des élevages sur la maitrise de la qualité cellulaire du lait.

Le niveau cellulaire

Les seuils que nous utilisons pour appréhender la situation d’un élevage sont issus de travaux de Francis Serieys datant de 1985. Ils ont été obtenus à partir de comptages réalisés à partir des méthodes de référence de l’époque (« à l’œil » au microscope, …) et sont donc intrinsèquement justes, ils ne dépendent pas de la valeur d’un échantillon étalon.


Les seuils avec lesquels nous travaillons aujourd’hui pour distinguer une vache saine d’une vache infectée, par un pathogène mineur ou un pathogène majeur, sont :
       >100 000 cellules/ml pour déclarer un animal sain bactériologiquement.

       > entre 100 et 300 000 cellules/ml pour une vache infectée par un pathogène mineur et classer un animal S (sain) ou non S.
       > et supérieur à 300 000 cellules par mL pour les infections à pathogène majeur.


Dans le conseil nous travaillons avec des classes d’animaux et avec des chiffres calculés sur des groupes d’animaux. Les petites évolutions de résultats cellulaires sur les individus ne changent pas l’analyse qui peut être faite des résultats au niveau du troupeau.

Malgré le changement d’étalon en avril 2022, la dynamique de la courbe est la même au fil des années avec une montée du taux cellulaire en période estivale. Cette étude repose sur les données issues des Bilans Qualité du Lait de 1 013 élevages.

 

 

 

Le tarissement

Avec la mise en place des plans Ecoantibio, l’utilisation systématique des antibiotiques est remise en cause. Le tarissement rentre dans cette réflexion et la mise en place du tarissement sélectif représente une bonne opportunité de répondre à cette demande. Cependant, cette pratique n’est pas sans risque et elle doit être mise en place dans des conditions optimales pour ne pas nuire aux résultats de l’exploitation. La maîtrise des taux de guérisons et de nouvelles infections au tarissement

 

Les butyriques

Les butyriques sont des bactéries naturellement présentes dans le sol. Elles peuvent survivre plusieurs années sous forme de spores lorsque les conditions de vie leur sont défavorables. Si les conditions du milieu redeviennent favorables (absence d’oxygène, chaleur, pH > 4.5), les butyriques redeviennent actives et se multiplient.
Les vaches ingèrent les spores butyriques contenues dans les fourrages humides, contaminés par la terre ou mal conservés et la digestion ne détruisant pas les germes, ils se concentrent dans les bouses.
Lorsque l’hygiène du logement des vaches laitières et l’hygiène de traite ne sont pas suffisantes les spores butyriques passent dans le lait. On constate que ces conditions sont moins souvent réunies en hiver (résultats reposant sur les Bilans Qualité du Lait de 1 013 élevages).

 

Ce changement d’étalon ne modifie pas notre approche du conseil sur la qualité du lait en élevage, il est en revanche l’occasion de remettre le sujet au cœur des discussions et de poursuivre les efforts fournis ces dernières années.
La réduction de la consommation d’antibiotiques fera partie des prochains défis à relever dans les prochaines années.

 

Jean-Pierre MASSOZ

Vétérinaire conseil - Référent Qualité du lait

 
Retrouvez tous les résultats dans Performances Littoral 2022, téléchargeable et consultable ICI

Contactez l'auteur

Certifications :