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Paies de lait : bilan 2022

Actualité24/02/2023Qualité du lait, Technico-économique, RepèresBovins lait

L’analyse des payes de lait collectées dans 1 013 exploitations adhérentes à Littoral Normand permet de mesurer l’effet annuel sur ce poste essentiel du produit des exploitations laitières mais aussi de mettre en évidence des leviers de progrès accessibles.

Un prix payé en forte hausse


Lors de la dernière campagne laitière (1er avril 2021 au 31 mars 2022), le prix du lait payé s’élève à 400 €/1 000L. Il est en hausse de 29 €/1 000L par rapport à la  campagne précédente, qui s’explique par une forte hausse du prix de base. Il faut remonter à la campagne 2013-2014 pour retrouver un prix identique.

 

 

Une combinaison des effets race, incidences mensuelles et saisonnalité sur le prix du lait

L’élevage moyen de Littoral Normand livre en moyenne 672 000 litres de lait au cours de la campagne 2021-2022 (contre 624 000 litres en 2020-2021).
L’incidence composition (TB et TP) permet une plus-value de 28 €/1 000 litres avec des taux moyens de 42,2 g/l en TB et de 34,3 g/l en TP. L’incidence qualité et les aides diverses permettent une plus-value de 22 €/1 000 litres avec une numération cellulaire de 173 000 cellules/ml et un niveau butyriques de 1 034 spores/litre. Entre la moyenne des exploitations et le groupe quart supérieur, la valorisation de la composition et de la qualité du lait permet un produit supplémentaire de 19 000 €/exploitation pour la campagne 2021-2022.

Au sein d’une même race, des écarts dus à la composition et la qualité du lait

Les troupeaux de race Normande obtiennent en moyenne un prix de 414 €/1 000 litres, tandis que les troupeaux du groupe quart performant ont un prix du lait à 424 €/1 000 litres (Graphique 2). L’écart de 10 €/1 000 litres entre les deux groupes s’explique notamment par une plus-value sur la composition du lait : + 9 €/1 000 litres, une plus-value sur les autres critères liés à la qualité (cellules, butyriques et divers) de + 3 €/1 000 litres et un écart sur le prix de base de -2 €/1 000 litres.

 

 

Les troupeaux de race Prim’Holstein affichent en moyenne un prix de 386 €/1 000 litres comparé au prix de 399 €/1 000 litres pour le groupe quart performant. Cet écart de 13 €/1 000 litres entre les 2 groupes s’explique notamment par la composition du lait (10 €/1 000 litres), et la qualité du lait (3 €/1 000 litres).

Des écarts entre incidences mensuelles liées aux variations de la composition du lait

L’étude des incidences de composition mensuelles montre des variations importantes selon les saisons. Les incidences composition en juillet sont de 16 €/1 000 litres et de 39 €/1 000 litres en novembre, soit un écart de 23 €/1 000 litres.

Le TB évolue sur la campagne de 40,8 g/litre en juillet et jusqu’à 44,2 g/l en novembre. Le TP présente des extrêmes moins importants : 33 g/l en août à 35,1 g/l en novembre. Ces écarts de taux s’expliquent par l’effet dilution en jours longs, le stade de lactation et le régime alimentaire.

 

 

Les résultats leucocytaires sont en moyenne de 173 000 cellules/ml et de 107 000 pour le groupe quart performant. Sur l’année, les résultats vont de 167 000 cellules/ml en mai et jusqu’à 202 000 en juillet.
En moyenne pour la campagne 2021-2022, nous dénombrons 1 034 spores butyriques/litre contre 299 pour le groupe quart performant. Les résultats butyriques sont marqués par des résultats nettement à la hausse à partir de septembre.

 

 

Le creux des livraisons en septembre

Au cours de cette campagne 2021 - 2022, en moyenne, le prix de base mensuel a progressé tout au long de la campagne (de 327 à 385 €/1000L). Nous avons connu un creux inhabituel en novembre et décembre.

 

Le mode de logement et les taux cellulaires : avantage aux logettes mais…


À Littoral Normand, 55 % des élevages laitiers sont équipés en aire paillée et surtout en Haute-Normandie avec les nombreuses exploitations en polyculture-élevage. Le mode de logement influence en partie les taux cellulaires notamment l’hiver où l’écart peut être de 40 000 leucocytes/ml entre l’aire paillée et les logettes. Cela représente en moyenne pour l'année, 182 000/ml entre aire paillée et 158 000 /ml en logettes, soit un écart moyen annuel de 24 000/ml.


Cependant, ces moyennes par mode de logement cachent aussi des disparités importantes au sein d’un même mode de logement et notamment en aire paillée où l’on observe des moyennes annuelles qui vont du simple au double entre le quartile des meilleurs (113 000/ml) et les moins bons résultats (265 000/ml) soit un écart moyen annuel de 152 000/ml. Le mode de logement influe sur les résultats cellulaires mais la conduite de l'élevage a un impact prépondérant.

 

 
Cette analyse montre que des marges de progrès existent à la vue de la variabilité entre les élevages que ce soit au niveau de la composition du lait, de la qualité et des primes diverses.

 

Fabien BREGEAULT

Référent Chef Produit Technico-Economique

 
Retrouvez tous les résultats dans Performances Littoral 2022, téléchargeable et consultable ICI

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