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Mammites à Staphylocoque doré : gestion en élevage en 5 étapes (Partie 1)

Actualité20/09/2023Santé animale, Qualité du laitBovins lait

Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) est une bactérie responsable notamment de mammites en élevage laitier. C’est une bactérie à réservoir mammaire qui vit et se développe dans le tissu mammaire profond, sur la peau et les lésions des trayons (plaies cutanées, gerçures, crevasses, lésions virales type vaccine, verrues…) des vaches infectées. Mais elle peut aussi être sur les mains du trayeur si celui-ci ne porte pas de gant lors de la traite de vaches porteuses.

Bactérie très contagieuse

C’est une bactérie très contagieuse et sans doute une des « bêtes noires » en termes de bactéries responsables de mammites et de « cellules » ; car selon la bibliographie, les chances de guérison en lactation ne sont que de 20 % et que de 50 % au tarissement (1 vache sur 2 sera incurable !). Elle pénètre en profondeur dans le tissu mammaire (faculté d’enkystement) ; d’où la difficulté pour les traitements de l’atteindre et la possibilité de fréquentes récidives par « réveil » du germe enkysté. De plus, certaines souches développent une résistance aux pénicillines G et A. La contamination de nouvelles vaches survient au cours de la traite.

 

Mon troupeau est-il concerné par cette bactérie ?

  • L’étape N°1 est de savoir si son élevage est contaminé par le Staphylocoque doré ; celui-ci peut être mis en évidence : soit sur des analyses bactériologiques de laits individuels issus de mammites cliniques, soit sur une analyse PCR de lait de tank (type Bactériodétec).
  • L’étape N°2 est de savoir si la souche isolée sur ces analyses est résistante à la pénicilline ; ce qui la rendrait plus difficile à guérir. Cela se sait via un antibiogramme sur une analyse bactériologique de lait, ou via l’analyse PCR de lait de tank.

Connaître la présence de cette résistance est capitale car votre vétérinaire traitant pourra mieux vous conseiller et vous prescrire le choix des traitements en lactation, celui des traitements au tarissement, et connaître le pronostic de guérison attendu. (souche « méchante » ou pas ?)

 

 

L’objectif à long terme

Dans les élevages contaminés, l’objectif sera double : éliminer les sources de contamination (vaches porteuses) et prévenir tout risque de transfert d’une vache à une autre (vache porteuse à vache saine). Si ce principe n’est pas respecté, il y a risque de « tourner en rond », c’est-à-dire de contaminer de nouvelles vaches le temps de gérer les porteuses déjà identifiées.

 

Gestion en élevage et prévention

  • Etape 3 : Identifier les vaches infectées

Toutes les vaches ayant un Comptage Cellulaire Individuel CCI supérieur à 200 000 cellules /ml sont susceptibles d’être infectées. Réalisez un  examen des quartiers de ces vaches et un test plateau CMT (Californian Matistis Test) pour repérer les quartiers infectés. Analyser également l’historique des taux cellulaires du Contrôle Laitier. Repérer les vaches infectées durablement (plus de 3 comptages cellulaires élevés). La confirmation de cette suspicion ne peut se faire que par une analyse bactériologique de lait.

 

  • Etape 4 : « Avoir à l’œil » et gérer les vaches infectées dans le but d’éliminer la source d’infection contagieuse : « je suis à la trace les vaches infectées »

Quatre issues sont envisageables selon l’historique des vaches et l’évolution des données les concernant :

- la vache guérit en lactation à la suite de la prescription de votre vétérinaire. Les chances de guérison sont potentielles si la vache est peu âgée (LI, L2), l’infection est récente (pas plus de 3 derniers CCI -Comptages Cellulaires Individuels- élevés), peu de quartiers infectés sur la même vache (idéalement un seul quartier) ; la peau des trayons est saine, aucun nodule d’induration n’est palpable dans le tissu mammaire du quartier

- la vache guérit au tarissement. Premiers CCI après vêlage bas.

- arrêt de traite de l’unique quartier infecté qui ne guérit pas

- réforme de l’animal infecté chronique et incurrable.

 

  •  Etape 5 : Stopper la contamination de nouvelles vaches (ce volet « prévention » sera traité dans le 2ème article à venir sur le Staphylocoque doré)

 

La gestion de cette bactérie en élevage est possible ; mais elle demande du suivi et de la rigueur.

 

Jean-Michel CUMINET - Vétérinaire conseil

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