Maïs ensilages secs : comment bien adapter la ration ?
Le taux de MS moyen d’une ration doit se situer entre 35 et 40% MS. Au-delà, nous constatons des baisses d’ingestion qui entrainent des sous alimentations en énergie pour les animaux. Avec un maïs sec, la priorité devient l’ingestion. Afin de favoriser l’ingestion, nous conseillons d’ajouter de l’eau dans la ration à partir de 3 à 5L par VL par jour. En fonction de la MS de la ration, il est possible de monter jusqu’à 7-8L d’eau par VL par jour.
Dans le cas où la plante était desséchée, le maïs perd de sa digestibilité sur sa partie tige et feuilles. Dans ce cas il faudra bien alimenter le rumen en azote dégradable et en énergie fermentescible (céréales à paille).
Des maïs très hétérogènes en qualité
Les valeurs UFL des maïs sont plus faibles que l’année dernière (-0,02 point). Pour qualifier l’énergie d’un maïs ensilage, il est nécessaire de ne pas s’arrêter qu’à la valeur UF seule mais d’analyser son origine.
L’énergie est apportée par le grain (% amidon) et par la digestion de la tige et des feuilles (dMOna). A valeur UFL équivalente, deux maïs peuvent-être très différents selon leur part de grains et leur digestibilité de la partie tiges-feuilles. Les moyennes d’amidon fluctuent significativement selon les départements (de 30 à 34%). Les mêmes disparités sont constatées sur la dMOna (de 58 à 62%).
La particularité de l’année est cette disparité sur le profil en énergie. Le graphique montre que nous avons une part significative de maïs riches en amidon et peu digestibles et également une part importante de maïs pauvres en grain mais digestibles.
La complémentation énergétique devra être raisonnée en fonction du profil énergétique de votre maïs. Par exemple si votre maïs est digestible et pauvre en amidon, il faut apporter une énergie à base de maïs grain. A l’inverse, si votre maïs n’est pas digestible sec et pauvre en amidon, il faudra privilégier un apport de céréale à paille (blé, orge, triticale) ou maïs grain humide.
Bien couvrir les rations en azotes solubles
La valorisation de ces maïs passe prioritairement par un apport suffisant en azote soluble au niveau du rumen. Afin d’assurer une bonne efficacité alimentaire, ces maïs ensilages doivent-être associés à une autre source de fourrage (ensilage herbe, enrubannage…).
Olivier VERON - Nutritionniste -
Littoral Normand
