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Maïs ensilage 2021 : des maïs plus riches en grain mais moins digestibles

Actualité30/11/2021Fourrages, NutritionBovins lait, Bovins viande

Les 1ères analyses des maïs 2021 nous montrent que les valeurs UFL sont similaires à l’année précédente. Néanmoins, le profil énergétique des maïs est différent avec des maïs qui sont plus riches en grains mais moins digestibles sur la partie non grain (dMOna). Que préconiser en matière de rationnement ?

Résultats des analyses maïs 2021 - Littoral Normand (AgriNIR®)

Des maïs moins digestibles sur la partie tiges et plantes

Un printemps frais pénalisant les levées et les démarrages en végétation et un été plus humide et moins chaud que ces dernières années ont fait que les durées de végétation des maïs ont augmenté. Cet allongement de durée de végétation explique la baisse de digestibilité de la tige et de la plante.

Bien couvrir les rations en azotes solubles

La valorisation de ces maïs passe prioritairement par un apport suffisant en azote soluble au niveau du rumen. Afin d’assurer une bonne efficacité alimentaire, ces maïs ensilages doivent être associés à une autre source de fourrage (ensilage herbe, enrubannage…).

Des valeurs UFL comparables à 2020

Pour qualifier l’énergie d’un maïs ensilage, il est nécessaire de ne pas s’arrêter à la valeur UF seule mais d’analyser son origine pour déterminer la complémentation la plus adaptée. L’énergie est apportée par le grain (% amidon) et par la digestion de la tige et des feuilles (dMOna). A valeur UFL équivalente, deux maïs peuvent-être très différents selon leur part de grains et leur digestibilité de la partie tiges-feuilles.

Dans le cas d’une complémentation énergétique, de la céréale pourra être distribuée si la valeur amidon du maïs n’est pas trop élevée (<320-330 g/kg MS). Dans les autres cas, afin d’éviter l’acidose, il faut privilégier les sources de celluloses digestibles (base pulpe de betterave, coques de soja).

Dans le cas où la digestibilité des fibres est faible (dMOna<58%) et le niveau d’amidon assez élevé (>32%), il peut être nécessaire notamment en début de saison de booster le fonctionnement du rumen par un apport en énergie fermentescible via des aliments riches en amidon rapide ou en sucre (blé, orge, triticale, betterave, mélasse…). Pendant l’hiver, avec l’évolution des profils d’amidon des maïs dans les silos, ces apports d’énergie fermentescible devront être retirés (ou diminuer) des rations.

Maïs ensilage récoltés trop sec : quelles conséquences ?

Le taux de MS totale d’une ration doit se situer autour de 42 à 45%. Au-delà des baisses d’ingestion sont constatées. Ainsi, dans une ration, avec un maïs ensilage sec associé aux concentrés et à de la fibre (enrubannage, paille, foin) la MS optimale est dépassée. Dans ce cas il est conseillé d’ajouter de l’eau dans la ration (3 à 5L d’eau en moyenne par VL).

Le maïs ensilé au-delà de 35% MS perd de sa digestibilité et rend la conservation plus délicate. L’amidon est moins digestible dans le rumen ce qui a pour conséquence de diminuer la quantité d’énergie disponible pour la synthèse de protéine microbienne. De plus, la digestibilité des tiges et des feuilles (dMOna) diminue. Il faudra donc veiller à bien alimenter le rumen en azote dégradable et énergie fermentescible (sucre et/ou céréale).

 

Olivier VERON - Nutritionniste -

Littoral Normand

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