Choisissez des parcelles avec une bonne capacité de repousse, pas trop séchante. Pâturer au fil-avant, si vous êtes au-dessus de 15 cm et préférez des parcelles avec 40 à 50 % de légumineuses pour maintenir la valeur alimentaire. N’excédez pas 45 jours de cycle de repousse sinon la qualité baissera plus fortement.
Ferme de l’INRAE du Pin – Orne – Troupeau mixte - > 30 ares /VL - Site humide
Une saison de pâturage sous la contrainte forte des aléas climatiques.
Sur le domaine INRAE du Pin, les vaches ont été mises à l’herbe le 18 mars 2021. Le printemps frais et sec a permis d’obtenir une portance suffisante, nécessaire à la sortie des 144 vaches. Jusqu’à mi-avril les températures ont rarement dépassé les 10°C. Un épisode de fortes gelées et de neige début avril nous a conduit à rentrer les vaches en bâtiment la nuit et à les complémenter pour limiter les risques de tétanies.
Mi-mai, la hausse des températures couplée à des précipitations favorables (autour de 70 mm) ont provoquées une forte croissance de l’herbe (150kg de MS/ha/j pendant plus de 10 jours). Cette croissance imprévisible nous a mis en difficulté quant à la gestion de la hauteur et qualité de l’herbe en entrée des parcelles. Plusieurs d’entre elles ont été sorties du cycle de pâturage pour intégrer celui de la fauche. Les refus présents dans une des parcelles pâturées ont été fauchés 3 jours avant la sortie des animaux. Cette pratique facilitée par la pratique du pâturage tournant simplifié s’est avérée gagnant-gagnant. Les vaches ont consommé l’intégralité de ce « petit foin » fauché et la parcelle est repartie de plus belle.
Le mois de juin quant à lui nous a aussi surpris avec ces quelques 200 mm de pluie cumulée, rendant la portance des sols médiocre. Depuis le 22 juin, suite à de violents orages, les vaches alternent entre une rentrée 100% en bâtiment et une ration à base de mi fané enrubanné et du pâturage quand le sol est moins saturé en eau. Leur capacité d’adaptation est plutôt remarquable, ce qui permet de préserver le capital productif des prairies. Des fauches sont à prévoir dans les semaines à venir pour régulariser la production d’herbe qui continue.
Cette nouvelle saison bien perturbée confirme aux utilisateurs du pâturage que cette conduite alimentaire nécessite une adaptation constante aux contraintes climatiques. Les remises en question sur l’utilisation des parcelles sont nombreuses à chaque cycle et évoluent au gré du temps. Comme disent nos amis irlandais « At grazing, you have to be flexible ». Espérons que l’été soit plus facile et propice au pâturage maitrisé…
Claire Caraes
Chambre d'agriculture de Normandie