Nous avons un troupeau de 125 vaches laitières dont 85% de Normandes. La référence est de 950 000L sous cahier des charges AOP notamment Beurre & Crème d’Isigny et Camembert.
La surface de l’exploitation est d’environ 250 ha avec une surface fourragère de 160 ha dont 25 ha de maïs fourrage et 90 ha de marais. Ces parcelles de marais ne sont pas accessibles pour les vaches laitières, elles sont valorisées par de la fauche ou par du pâturage avec les génisses et les vaches de réforme. Les vêlages sont étalés toute l’année avec un arrêt du 20 décembre au 20 janvier. L’objectif est d’avoir moins de naissances lors d’une période plus délicate pour l’élevage des veaux.
Les vaches bénéficient de 35 ha de pâturage, découpés en 25 paddocks d’une surface moyenne de 1,3 ha. Les parcelles sont découpées en deux au fil afin de leur donner toutes les 12h de l’herbe fraiche. Nous suivons la pousse de l’herbe toutes les semaines grâce à l’herbomètre et nous observons aussi le stade afin d’entrer entre le stade 2,5 et 3 feuilles. Nous sommes sur un sol argileux et superficiel donc assez frais et humide en début de saison et très séchant l’été ou en cas de période avec des vents d’Est dominants.
Cette année, nous avons pu commencer le pâturage dès le 9 février, c’est un peu plus tôt que les années précédentes. Le déprimage a pu se terminer début avril. En revanche, nous n’avons pas pu sortir les vaches la nuit aussi tôt que d’habitude. Nous avons attendu le 4 avril. La météo n’était pas au rendez-vous, c’était encore humide et la pousse de l’herbe insuffisante. Fin mars – début avril, nous avons un peu géré le pâturage comme on a pu, avec un temps humide et des chemins manquants, il fallait parfois choisir la parcelle par rapport à son accessibilité avant de la choisir pour sa biomasse. L’aménagement de nouveaux chemins est prévu et fait parti de nos projets en cours. Nous avons déjà effectué une partie des chemins en béton et nous ne le regrettons pas.
Une ration minimale à l’auge toute l’année
Concernant la ration, nous n’avons pas pour objectif de fermer le silo. Le parcellaire étant plutôt séchant, la surface disponible par vache ne serait pas suffisante. Nous maintenons donc une ration à l’auge. Les vaches ont au minimum 4kg MS/jour composés d’ensilage de maïs, d’enrubannage riche en protéines, de maïs grain, de tourteaux de colza et de minéral. Depuis mi-avril, nous avons atteint cette ration. Nous leur distribuons en deux fois afin de ne pas pénaliser l’ingestion dans les paddocks de jour ou de nuit. L’herbe étant de qualité, nous arrivons à une production journalière de 24 litres par vache avec 41 de TB et 35 de TP.
Une fertilisation raisonnée
Pour la fertilisation des parcelles de pâturage, nous avons apporté du lisier très dilué, après le premier pâturage sur toutes les parcelles. Puis fin avril, nous avons apporté 25 unités d’urée sur environ 75% de la surface. Si la météo le permet, un dernier apport pourra être fait en juin pour dynamiser la croissance de l’herbe avant le sec habituel de l’été.
Des génisses au pâturage tournant dynamique
Nous disposons d’environ 60 ha groupés pour le pâturage des génisses et des vaches taries. Nous avons choisi de découper les parcelles pour en faire des paddocks de 4-5 jours en moyenne pour faire du pâturage tournant dynamique avec les génisses aussi. Les parcelles étant pour la plupart en zone de marais, nous n’avons pas besoin de prévoir d’affouragement l’été. Les génisses seront déjà bien habituées au système de pâturage et déjà bien immunisées contre les strongles digestifs quand elles arriveront dans le troupeau avec les vaches laitières.
Justine HEBERT et Moritz ADAM
GAEC ADAM
