Le pâturage 2022 s’est terminé tardivement pour les vaches laitières, vers la mi-décembre.
La saison 2023 a, elle, commencé tôt pour notre secteur et nos prairies permanentes. Les 80 vaches traites sont ressorties dès la mi-février car le stock sur pied et la portance des sols étaient là.
Le déprimage a été réalisé dans de bonnes conditions et a permis de gérer le développement de vulpin.
A l’occasion de quelques grandes pluies en mars, nous avons fait le choix de laisser les vaches en bâtiment pour quelques journées pour ne pas abîmer les chemins et les parcelles.
La pousse de l’herbe a été explosive à partir de la mi-avril. Jusqu’alors, nous maîtrisions le stock sur pied grâce à la mise à l’herbe précoce et à une ration à l’auge qui était adaptée en fonction de la pousse (mesures hebdomadaires sur l’ensemble du parcellaire).
A la mi-avril, nous aurions pu faire le choix de fermer le silo puisque la pousse nous permettait de nourrir les vaches en 100 % pâturage. Mais, nos silos étaient presque terminés donc nous avons fait le choix de ne pas les fermer. Les vaches ont donc continué à avoir une ration réduite à l’auge jusque début mai, période où les silos ont été finis et où les vaches ont été conduites en 100 % pâturage. Pour maîtriser le boom de la pousse malgré le choix de maintenir une ration à l’auge, nous avons réduit ponctuellement la surface accessible aux vaches. La réduction de la surface s’est faite grâce au débrayage de quelques parcelles et au passage des génisses à l’insémination sur une parcelle.
L’arrêt de la pousse depuis le début de mois nous a contraint à redistribuer de l’enrubannage aux vaches laitières après 40 jours de fermeture de silo. En parallèle, pour gérer le pâturage des graminées épiées et limiter les refus, du topping a été réalisé sur les 2 dernières parcelles.
Aujourd’hui, les stocks sur pied ont réduit. Les conditions météo annoncées ne laissent pas espérer une repousse intéressante à court terme. Nous envisageons donc de ne plus faire pâturer une partie du parcellaire (ombre insuffisante et traversée d’une route). Les vaches continueront de pâturer les parcelles à proximité de la stabulation. Elles pourront circuler librement entre une parcelle et la stabulation où la ration sera distribuée. Nous tenons à limiter l’impact sur nos prairies que peut avoir le pâturage en période de stress thermique et hydrique. Nous observons une dégradation de quelques parcelles avec, par exemple, le développement plus important de la porcelle enracinée suite à la sécheresse de l’an passé. Nous adapterons notre stratégie par la suite en fonction des conditions météo et de la pousse de l’herbe.
Sur ce printemps, nous avons constitué au moins 70 % de nos besoins en stocks pour nourrir le troupeau jusqu’au printemps prochain. Malgré des créneaux de récoltes plutôt limités en avril-mai, nous sommes satisfaits de la qualité des récoltes. La prochaine coupe de trèfle violet s’annonce prometteuse.
Emilie TURMEAU
Elvup
