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L'observatoire de l'herbe : Ralentir maintenant pour peut-être redémarrer

Actualité08/06/2020Agriculture Biologique, Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

Des températures élevées, un manque d’eau, du vent et au final une croissance de l’herbe qui cale sur l’ensemble de la Normandie. Qu’espérer pour la suite de la saison de pâturage ?

Un ralentissement de la pousse de l’herbe est observé depuis 3 semaines.

Les pluies annoncées pour les prochains jours peuvent donner un espoir de léger redémarrage de la croissance dans quelques semaines. Mais aujourd’hui les stocks sur pied sont faibles avec moins de 10 jours d’avance en moyenne.

Si rien n’est fait, un arrêt rapide de la saison est assuré. Le stock sera consommé avant d’avoir profité d’éventuelles conditions favorables à la repousse.

Pour éviter cette situation, une fois les parcelles de fauche réintégrées au parcellaire, la ration à l’auge doit être réajustée. Toujours dans l’idée de consommer au maximum ce que la croissance apporte à cette saison si le stock sur pied est correct. Pour 20 ares/VL, c’est uniquement 4 kg MS de pâturage avec la croissance moyenne de 20 kg MS/ha/jr de la semaine passée. Le pâturage monte à 9 kg MS/VL/jr pour 45 ares/VL.

Les parcelles pâturées récemment devraient revenir au plus tôt dans une quarantaine de jours au vu des croissances observées et attendues. Sur une petite surface par vache, ce niveau de vitesse de rotation implique un temps long par parcelle et un piétinement par les animaux non souhaité. Il peut être préconisé, à l’instar d’une période estivale, de bloquer les animaux sur une ou 2 parcelles pour laisser le temps aux autres parcelles de repousser.

 

La période à venir qui s’annonce moins favorable aux travaux dans les champs pourra être l’occasion de se pencher sur les performances de vos prairies. Une sous-productivité de certaines prairies peut être due, entre autres, à des défauts de fertilisation ou dans les pratiques de pâturage ou de fauche ; une réflexion sur ces sujets est à avoir. Si une dégradation importante de la flore est constatée, une rénovation partielle ou totale peut être conseillée. Il est l’heure de choisir des espèces et variétés adaptées au contexte pédoclimatique et à vos objectifs.

 

Témoignage de EARL Marguerite, Feings (61)

Cette année, la mise à l’herbe s’est faite un peu plus tard que d’habitude parce que les parcelles étaient encore très humides fin mars. Les vaches sont sorties début avril. Par la suite, le rythme de pâturage a été relativement facile à suivre parce qu’il n’y a pas eu d’augmentation importante de la croissance de l’herbe, les températures étant restées basses en avril.

Après le premier tour de pâturage, la pluie est arrivée au bon moment pour relancer la pousse de l’herbe dans les parcelles. Le beau temps de ces dernières semaines nous a permis de faucher l’excédent d’herbe dans de bonnes conditions.

Les semaines à venir nous préoccupent plus : l’herbe pousse au ralenti dans les parcelles fauchées comme dans les parcelles pâturées. Nous allons déjà recommencer la distribution d’herbe enrubannée à l’auge pour nos 80 vaches normandes. Nous espérons avoir de la pluie en quantité suffisante dans les jours à venir, sinon la saison de pâturage risque d’être sérieusement compromise dans notre région.

 

 

 

Emilie TURMEAU - ELVUP

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