La pousse est stimulée par le retour dans le circuit de parcelles ayant été fauchées précédemment, qui permettront dans les semaines à venir de redonner de l’espace au troupeau. On observe toutefois dans certains secteurs des pousses très faibles.
Bien que le nombre de jours d’avance ait tendance à augmenter, il faut regarder en face le stock réel dans les parcelles pour prendre la décision d’en débrayer, en ayant en tête le risque d’une chute de la pousse si l’eau ne vient pas.
Pour rappel, à cette époque 12 à 15j d’avance sans complémentation suffisent pour fermer le silo si la pousse suit la moyenne décennale. Cet objectif est atteint dans 60% des fermes de l’Observatoire. Un bon moyen pour faire des économies de concentré, surtout par les temps qui courent…
Témoignage : Sébastien BUCAILLE, Le Coudray Rabut (14, proche Pont-L’Evêque)
« Je me suis installé sur la ferme familiale en 2017, à la tête d’un troupeau de 100 mères charolaises conduites en Agriculture Biologique, avec 60% de vêlages de printemps (15 février au 15 avril) et 40% en vêlages d’automne (1er septembre au 1er novembre). Nous sommes naisseurs-engraisseurs.
La mise à l’herbe a été réalisée un peu tard, au 8 avril, si bien que nous sommes déjà débordés par l’herbe. Les vaches passant de 100% bâtiment à 100% herbe du jour au lendemain, nous craignions de manquer de stock sur pied. En fait, elles auraient pu sortir presque 3 semaines plus tôt. Elles n’ont pour l’instant consommé que 3 parcelles de 1ha sur les 12 que compte l’îlot et 4 sont déjà prévues en enrubannage. La repousse est dynamique malgré le manque de précipitations.
L’année 2021 était la première campagne réalisée en pâturage tournant sur un îlot. Historiquement nous avancions au fil en début de saison, fauchions environ 4 ha, puis les vaches étaient en full grass, ce qui fournissait juste assez d’herbe pour l’été. Grâce aux aménagements réalisés et à une année exceptionnelle nous avons pu faucher 8 ha au printemps 2021 soit le double de d’habitude. Nous avons même fait une deuxième et une troisième coupe sur 1/3 de l’îlot, ce qui ne nous était jamais arrivé. Cela a représenté 140 rouleaux d’enrubannage en plus que d’habitude à chargement égal !
Ce passage en pâturage tournant, qui s’est fait pour un lot de primipares a permis d’avoir de belles performances sur les veaux. L’année dernière était la première avec la pesée, donc nous n’avons pas de point de comparaison chiffré. Toutefois, dans ce lot habituellement les veaux sont moins beaux et homogènes, à cause d’une production laitière plus faible ce qui n’a pas été du tout le cas en 2021.
Le passage en pâturage tournant demande du temps pour la pose de clôtures, et perturbe les repères la première année. Mais grâce aux mesures d’herbes hebdomadaires et à un temps favorable, ce fut un franc succès l’an passé ! »
Edouard LAIGNEL - Littoral Normand
