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L'observatoire de l'herbe : la pousse estivale s’installe

Actualité29/06/2022Agriculture Biologique, Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

La pousse de l’herbe est stable mais basse cette semaine avec 30 kg MS/ha/jour en moyenne sur l’ensemble de la Normandie.

Malgré le retour des pluies et la baisse des températures qui ont fait suite à l’épisode de fortes chaleurs de la mi-juin, les arrières effets des stress thermique et hydrique sur les prairies se font toujours ressentir.

Globalement, les graminées type RGA montent à épis et les légumineuses fleurissent. La teneur en énergie dans les plantes est donc faible tout comme celle d’azote (principalement pour les graminées). L’appétence est également réduite.

Les prévisions météorologiques annoncées n’augurent pas un redémarrage de la pousse dans les 15 prochains jours. Le retour des parcelles fauchées dans le circuit de pâturage redonne de la souplesse. L’augmentation de l’apport à l’auge est nécessaire dans la majorité des cas. Ce sera l’occasion de rééquilibrer les apports en azote et énergie.

En cas de manque de stocks, la solution des dérobées estivales pour limiter un déficit fourrager ne sera efficace que s’il y a un minimum d’humidité au semis et au cours du développement des plantes (mais aussi un minimum de cumul de températures). C’est donc un risque à prendre ou pas et une solution parmi d’autres.

Témoignage : Gaec H.2.L.M., Sainte Marie la Robert (61), 90 vaches normandes présentes conduites en Agriculture Biologique

Notre système fourrager est principalement basé sur l’herbe avec des prairies naturelles pâturées et fauchées et du trèfle violet pur récolté en ensilage. Notre objectif est de valoriser des fourrages de qualité tout en étant autonome en fourrages.

Pour les récoltes, les fauches sont triées en fonction des animaux destinataires. Les fauches de trèfle violet sont à destination des vaches laitières. Les fauches des prairies naturelles seront plutôt consommées par les génisses. On maintient la qualité du fourrage sur pied en récoltant en maximum 36h.

Côté pâturage, nous réalisons depuis 2018 des mesures d’herbe chaque semaine sur la période mars à juillet sur le parcellaire des vaches laitières. Connaître les hauteurs d’herbe, les stocks sur pied ainsi que l’évolution nous a permis de progresser sur la gestion de l’herbe. Grâce à l’outil Pâtur’Plan, nous décidons de l’ordre des parcelles à pâturer, le temps de pâturage par parcelle ainsi que les parcelles à débrayer et les besoins en fourrages à l’auge. Depuis 2 ans, les parcelles débrayées peuvent être récoltées en enrubannage plutôt qu’en ensilage. L’enrubannage sur de petits chantiers nous permet de retrouver les parcelles plus rapidement dans le circuit de pâturage et de ne pas ouvrir de silo en période estivale (pertes réduites). Grâce à cette gestion précise de l’herbe, la qualité de nos prairies a nettement progressé.

Dernièrement, avec les fortes températures, nous avons fait le choix de rentrer les vaches laitières en stabulation (équipée de ventilateurs) en journée avec une distribution d’enrubannage à l’auge. En plus d’assurer le confort pour les vaches, il était nécessaire de redistribuer du fourrage à l’auge puisque la pousse ralentit depuis environ un mois.

 

Emilie TURMEAU – Elv'up

 

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