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L'observatoire de l'herbe : Forte hétérogénéité chez les prairies normandes

Actualité18/09/2020Agriculture Biologique, Observatoire de l'herbe, PrairiesBovins lait, Bovins viande

Avec des stress thermiques et hydriques différents selon les secteurs, le pâturage est quasi-inexistant avec des prairies grillées chez certains tandis qu’il représente plus de la moitié d’une ration chez d’autres.

En plus des conditions météorologiques, le type de prairies ou encore les pratiques de fertilisation ou de pâturage peuvent expliquer la facilité de repousse de certaines parcelles.
Malgré tout, les croissances restent modestes avec les températures élevées la semaine passée. Les pluies localisées du weekend et annoncées cette semaine pourraient permettre un léger regain dans les semaines à venir sur les prairies restées vertes.


Depuis plusieurs années, le redémarrage de la pousse d’herbe en sortie d’été tarde à venir. Aujourd’hui, la période de pâturage tend à avoir lieu tôt et tard dans l’année, impliquant un pâturage en conditions humides. L’aménagement de parcellaires doit être raisonné pour garantir des temps par parcelle courts et permettre une circulation des animaux sur des chemins consolidés pour les sortir même en conditions humides. Un abreuvement suffisant pour la période estivale est aussi à prévoir.

 

Zoom sur l’exploitation de M. Roguet à Bellavilliers (61)

En prévision de la saison de pâturage, des aménagements ont été faits en début d’année 2020 sur le parcellaire des vaches laitières chez M. ROGUET, éleveur en Agriculture Biologique dans l’Orne. Les clôtures ont été refaites pour délimiter des paddocks d’environ 2 ha autour de l’exploitation, les accès à certaines parcelles ont été rénovés avec la création de chemins en calcaire, et l’eau a été amenée dans toutes les parcelles afin d’assurer l’abreuvement des animaux.


L’année de pâturage a bien commencé avec une mise à l’herbe précoce. Les vaches sont sorties début mars, malgré la pluviométrie importante de l’hiver, les sols ont vite ressuyé avec les vents d’EST qui soufflaient sur l’exploitation. L’affouragement à l’auge a été rapidement arrêté pour valoriser au maximum l’herbe pâturée par les vaches laitières. Afin de favoriser la croissance et la qualité, une fumure d’automne avait été faite. Un passage de lisier a également été réalisé fin mars à l’aide d’une tonne avec pendillards, pour limiter les pertes par évaporation.
Les surfaces pâturées par les 85 vaches laitières, 47 hectares répartis en 5 blocs de pâtures, ont permis sur la première phase de pousse, d’allier performance de production laitière et constitution de stocks fourragers pour l’hiver. La qualité de l’herbe apportée par les prairies réimplantées en 2015 avec des mélanges de Ray Grass, trèfles et fétuques, a permis de maintenir des taux laiterie oscillants entre 41 et 42 g/L en matière grasse et 31 à 33 gr/L en matière protéique.


Les conditions climatiques de la fin de printemps, avec l’absence d’eau et les fortes températures ont conduit à affourager en complément du pâturage à partir de début juin. Ces apports étaient nécessaires pour maintenir la production des vaches, limiter la perte d’état et la baisse des taux. Petit à petit l’alimentation du troupeau a changé.
Les fourrages conservés, coproduits et concentrés ont vite représentés une part importante de la ration des vaches laitières. La saison de pâturage s’est terminée en juillet où l’herbe pâturée ne représentait que 10 % de la ration. Malgré une surface importante de prairies, les stocks ont diminué, ce sont des parcelles sèches avec de l’herbe épiée qui jouxte l’exploitation. La pousse d’automne sera compromise tant que la pluie n’arrosera pas les paddocks !

Emilie Turmeau

ELVUP

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