"L’herbe d’hiver c’est de la salade et que de l’eau." FAUX.
La quantité de MS se situe autour de 18 à 20%. Le problème est plutôt lié à l’appétence puisque les vaches préfèrent l’herbe plus sèche. Les animaux qui pâturent peuvent être nourris en pâture, au râtelier ou à l’auge en fonction de leurs besoins.
"Les prairies sont endommagées par le piétinement des animaux." VRAI, mais on peut l’éviter !
Cependant, cela demande une observation rigoureuse de ses prairies. Voici quelques astuces : avoir soit un chargement fort sur peu de temps (40 UGB/ha soit 2,5 ares/ UGB sur 12h) avec du pâturage tournant, soit un très faible chargement (1UGB/ha) sur une période plus longue. Les chemins d’accès doivent être bien stables, avec de préférence une entrée et une sortie par paddock ainsi que des points d’abreuvement loin des lieux de circulation des animaux
Le pâturage d’hiver permet de consommer la vieille herbe et ainsi laisser passer la lumière pour les jeunes pousses. La période la plus critique en termes de fragilité des prairies se situe entre le 15 décembre et le 15 janvier, il s’agit de la mise en place des talles de graminées et des stolons du trèfle. Pour favoriser la régénération des prairies, il faut les laisser au moins 2 mois au repos entre décembre et mars.
Pendant l’hiver, le pâturage peut être plus ras (sortie = 2 cm). A partir de mars, la hauteur de sortie doit correspondre au numéro du mois.
Témoignage : EARL Leroutier, Formigny la bataille (14)
Eleveur de vaches laitières, je suis passé en bio depuis 2014. Mon troupeau est composé de 90 vaches de race initialement Prim’Holstein mais que je croise avec des races Jersiaise, Rouge Scandinave et Frisonne pour obtenir des animaux plus légers et rustiques.
En effet, mes vaches sont dehors presque toute l'année. Elles ne rentrent en bâtiment que du 15 décembre au 15 février, quand les sols ne sont plus assez portants. J’ai 110 ha de SAU qui sont presque exclusivement des prairies. Je fonctionne avec des paddocks de jour et de nuit, les vaches sont dans 500 m2 différents chaque jour. Mon chargement est aujourd’hui de 1,40 (UGB/ha) et je souhaite passer à 1,30.
Cette année, mes animaux ont été complémentés la nuit, du 10 août au 8 septembre, pour pallier le manque d’herbe. Je vais tenter de compenser cette perte de stocks en distribuant du foin ou de l’enrubannage le plus tard possible cet automne. Mes vaches n’ont jamais de concentrés.
En ce qui concerne les prairies, je travaille avec des mélanges de fétuque, trèfle et RGA sur les temporaires. Ce mélange a prouvé son efficacité cet été, heureusement que la fétuque était là !
Elodie BRASIL et Alix PFAFF
Chambre d'agriculture de Normandie
