Ainsi, l’agriculture est responsable de 17 % des émissions de GES au niveau national quand le secteur des transports est responsable de 29 % des émissions de GES (CITEPA, 2017). Néanmoins, l’agriculture est le seul secteur à pouvoir compenser ces émissions par du stockage de carbone sous les prairies et les haies. Il est donc important de mettre en avant les contributions positives de l’élevage en matière d’environnement.
Le programme Life Carbon Dairy nous a permis d’étudier les émissions de GES de l’atelier lait dans près de 180 exploitations normandes à partir d’un calcul réalisé avec le logiciel CAP2ER. Les résultats ont montré que l’empreinte carbone moyenne est de 0,9 kg d’équivalent CO2 par litre de lait avec des émissions à hauteur de 1,06 kg d’équivalent CO2 par litre de lait et du stockage carbone pour 0,16 kg d’équivalent CO2 par litre de lait avec des différences par système (Tableau 1). Le programme Life Beef Carbon a permis de montrer que les émissions en système naisseur de l’atelier viande étaient de 19,4 kg d’eq CO2/ kg de viande vive avec une compensation carbone de 7,1 kg d’eq CO2/ kg de viande vive soit une empreinte de 12,3 kg d’eq CO2/ kg de viande vive.
Tableau 1 - Résultats environnementaux des ateliers lait d’exploitations normandes
Sources : Idele, programme Life Carbon Dairy, 2017
Tableau 2 - Résultats environnementaux des ateliers viande d’exploitations françaises (2009-2015)
Sources : Idele, Réseaux Inosys 2017
Ces résultats sont travaillés à partir de données techniques de l’atelier. La comparaison avec un système de référence permet de dégager des axes de travail techniques portant par exemple sur :
- l’amélioration de la valeur azotée des fourrages et la valorisation des prairies,
- la réduction du nombre d’animaux « improductifs »,
- l’amélioration de l’autonomie protéique,
- optimiser l’utilisation des concentrés et des engrais
- la réduction des consommations de carburant et d’électricité
- etc…
Les émissions de GES deviennent alors un critère parmi d’autres pour évaluer la pertinence d’un choix technique. Il est à noter que ce sont plusieurs critères techniques légèrement améliorés qui distinguent les élevages les plus émetteurs des élevages les moins émetteurs.
Tableau 3 - Résultats techniques d’élevage du groupe 20 à 40 % de maïs
Sources : Idele, programme Life Carbon Dairy, 2017
Le travail sur cette thématique se poursuit à la fois avec l’Institut de l’Elevage et les interprofessions lait et viande ainsi qu’avec des laiteries et des organisations de producteurs. A ce stade, Littoral Normand a formé une équipe de 6 conseillères spécialisées sur le sujet qui ont pour mission de réaliser les diagnostics CAP2ER et les plans Carbones associés. L’accompagnement pour la réflexion et la mise en œuvre des leviers techniques est l’occasion de faire intervenir des conseillers / conseillères spécialisés dans le but de favoriser le développement de vos exploitations.
Olivier LERAY
Référent Chef Produit Environnement – Littoral Normand