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Les alternatives de litières face à la rareté de la paille

Actualité23/11/2020

Cette année est marquée par des conditions climatiques compliquées, ce qui a rendu la paille plus rare et forcément plus chère. Quelle alternative avons-nous afin de l’économiser pour les sols et les litières des logettes ?

Votre choix va dépendre du type d’effluents, de la disponibilité ou encore du temps de travail disponible. On pourra aussi, si les conditions météo le permettent, retarder la rentrée en bâtiment.

Avant toute chose, le substitut doit présenter les caractéristiques suivantes :

  • Avoir une bonne capacité d’absorption (eau, urines) ;
  • Être facile d’utilisation en combinaison avec ceux présents sur l’exploitation ;
  • Être régulière en qualité et à un prix abordable ;
  • Ne pas générer de poussières lors de sa mise en œuvre ;
  • Ne pas être source de produits toxiques et de spores de champignons ;
  • Être compatible avec le système d’effluents.

On retrouve ainsi plusieurs produits sur le marché :

La dolomie

Ce sable est composé de carbonate, il est aussi appelé Irilit. Elle est utilisée comme substitut à la paille dans les logettes ou mélangée avec la paille dans la litière. C’est un produit 100 % minéral, ce qui empêche le développement des bactéries et assainit la litière tout en diminuant les odeurs en captant l’ammoniaque. Elle a aussi l’avantage de produire peu de poussière. On estime la quantité nécessaire à 0,8 à 1kg par jour/par vache.

La paille de colza

La paille de colza a un pouvoir absorbant bien inférieur à la paille de blé, mais cela peut constituer un complément en sous couche. A condition bien sûr qu’elle soit disponible sur l’exploitation.

Le miscanthus

Le pouvoir d’absorption est bon, ça ne chauffe pas et se décompose bien. Il faut juste passer un outil à dents chaque jour pour aérer la litière et prolonger sa durée de vie. Un bémol toutefois : le coût d’implantation est assez élevé.

Les sciures, les plaquettes, broyats de haies, le bois déchiqueté, les copeaux

En litière, il faut compter 7 à 10 cm de plaquettes étalées à la pailleuse pour 2 à 3 semaines. Les animaux restent propres et le temps de paillage économisé est important puisque l’on intervient moins souvent.

La sciure peut être utilisée directement comme litière, attention cependant à son degré d’humidité et à la poussière. Attention également aux conditions de stockage

 

Anas de lin

Semblable à une paille hachée de couleur brune, les anas de lin sont très absorbants. Légers, peu poussiéreux, ils sont couramment utilisés comme asséchants en logettes. Ils peuvent aussi être mélangés à une litière paillée.

 

Chanvre

Le chanvre est souvent employé en logettes. Mais il peut aussi être mélangé à la paille en couches successives. Extrêmement absorbant, il absorbe jusqu’à 4 fois son poids, il limite également le dégagement d’ammoniac. Cependant, il génère beaucoup de poussières lors de son application.

Et les autres matériaux

Pour ceux qui font du maïs grain, presser les cannes peut être envisagé à condition qu’elles soient sèches. Le rendement à l’hectare peut être intéressant mais le pouvoir absorbant est faible. C’est aussi très lourd et cela peut endommager les machines. A réserver aux taurillons ou aux génisses d’élevage.

 

S’il reste du stock de foin des années précédentes ou de mauvaise qualité, on peut envisager de l’utiliser comme paillage. Malheureusement son pouvoir absorbant est faible comme la canne de maïs.

 

Quelle que soit l’alternative choisie pour économiser la paille. Il faut aussi que l’aire de couchage soit bien drainée et la ventilation naturelle du bâtiment optimum pour éviter que la capacité d’absorption du produit soit dépassée. 

 

 

Jean Pierre MASSOZ

Vétérinaire Conseil - Littoral Normand

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