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Le stress thermique : de quoi parle-t-on ?

Actualité15/06/2020Santé animale, NutritionBovins lait

Un constat s’impose l’été, notamment ces dernières années lors des fortes chaleurs : les résultats techniques en élevage faiblissent avec des incidences économiques qui peuvent être significatives.

Le stress thermique estival, c’est quoi au juste ?

Les vaches sont très mal armées pour lutter contre la chaleur. Elles vivent continuellement avec un gros radiateur interne que constitue le rumen, qui dégage une chaleur importante. Incapables de transpirer suffisamment pour réguler leur température corporelle, les vaches réagissent en accélérant leur fréquence respiratoire (de 20 à 25 respirations par minute en période normale et jusqu’à 50 respirations par minute quand la température dépasse 25°C)

 

Comment identifier les périodes à risque ?

Les vaches laitières évoluent confortablement dans un environnement se situant entre 5 et 25°C. Au-delà de cette température, une vache commence à subir les conséquences de la chaleur. Plus précisément, c’est le couple température / humidité -ITH ambiante qui détermine le risque de stress thermique.

 

L'indice ITH (Indice Température - Humidité) permet d'apprécier des situations climatiques ou de logement à risque. Il ne tient pas compte des effets d'aération (vent, courants d'air...) ou de radiation de l'environnement (nature des surfaces exposées au soleil).

(Source : adapté de Zimberlman et Collier, 2011)

En Normandie, nous n’avons pas d’épisodes de canicules fréquents comme peuvent les connaitre d’autres régions françaises situées plus au Sud. Néanmoins, dû à un % d’humidité relative constamment assez élevée, nos vaches souffrent également de stress thermique.

 

Quelles sont les conséquences du stress thermique sur les bovins ?

Les vaches les plus productrices et les vaches fraîches vêlées sont les plus sensibles au stress thermique, mais les vaches taries et génisses en souffrent également. Tout d’abord, les vaches vont moins ingérer ce qui entraine une baisse de la production laitière (jusqu’à 5 kg selon l’intensité du stress). En parallèle, le TB du lait diminue. Les performances de reproduction sont également impactées car l’expression des chaleurs et la fertilité sont diminuées. Lié aux chutes d’ingestion et de rumination, le stress thermique est favorable à l’apparition d’acidose ruminale.

Adapter l’alimentation sur la période estivale

  • Favoriser l’accès à une eau de bonne qualité et en quantité suffisante : à 25°C, le besoin en eau pour une VL à 30L de lait /jour = 120L / jour.
  • Lutter contre les échauffements de la ration : distribuer la ration en fin de journée, si 2 distributions par jour, distribuer 70% de la ration le soir.
  • Augmenter les apports de Sodium par l’ajout de bicarbonate de sodium dans les rations (100 à 150g /VL/j) et de sel dans la ration (80-100g).
  • S’assurer d’une bonne couverture en Magnésium (3g/kg MS) et en Potassium (15g/kg MS). Ce dernier n’étant pas présent dans les minéraux « classiques », il peut être apporté via les fourrages verts, pomme de terre ou via l’apport de nutritionnel spécial « stress thermique ».
  • Pour compenser les chutes d’ingestion, augmenter la concentration énergétique de la ration en privilégiant des sources énergétiques non acidogènes (maïs grain, pulpe de betterave, coque de soja, matières grasses…).

 

Olivier VERON

Nutritionniste – Littoral Normand

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