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Le Staphylocoque aureus, ce pathogène discret

Actualité21/04/2022Qualité du lait, Santé animaleBovins lait

Le Staphylocoque doré est souvent responsable d’infections subcliniques avec peu de symptômes sur les animaux, le taux cellulaire aura tendance à fluctuer d’un contrôle à l’autre et toujours avec des valeurs supérieures à 300 000 cellules sans répercussion importante sur la santé de la vache. Cependant, on observe une augmentation parfois importante du taux cellulaire du tank.

C’est un modèle contagieux, ce qui signifie que la transmission va se faire pendant la traite. Cette transmission peut se faire d’une vache à l’autre mais aussi d’un quartier infecté à un quartier sain par l’intermédiaire de l’équipement de traite, des lavettes, des mains du trayeur ou d’une remontée de lait due à une machine à traire mal réglée.

Environ 40% des souches de Staphylocoques présentent un germe de résistance naturelle aux antibiotiques. Pour soigner ces mammites, il faut donc des traitements longs (et coûteux) avec un pourcentage de réussite faible car ce germe, en plus d’être résistant, peut se loger profondément dans les tissus mammaires et être hors d’atteinte des défenses naturelles de la vache et des antibiotiques.

Vouloir lutter contre cette pathologie par des traitements va nous amener à une situation d’échec avec l’apparition de mammites chroniques et formation de micro-abcès.

La prévention est donc capitale pour éviter les infections en bloquant la transmission pendant la traite.

Pour ce faire, il faut prendre un certain nombre de précautions :

  • Porter des gants car les mains du trayeur peuvent être porteuses de ce germe ;
  • Désinfecter les trayons avec un produit antiseptique après la traite ;
  • Renouveler les machons selon les normes du fabricant ;
  • Désifecter les manchons par pulvérisation d’une solution dans les manchons trayeurs ;
  • Détecter des mammites cliniques avec l’observation des premiers jets, la réalisation d’un CMT et le suivi régulier des taux cellulaires individuels et du tank.

Et enfin, lorsque la mammite est devenue chronique et incurable, il faudra se résoudre à la réforme des animaux car les chances de guérison après deux traitements sans succès sont quasiment nulles.

 

Le Staphylocoque doré peut avoir des impacts économiques considérables dans une exploitation et il ne faut pas attendre que les comptages cellulaires du lait soient trop élevés pour réagir. Dans les exploitations où ce pathogène est détecté, la prévention de la transmission doit être une priorité.

 

Jean-Pierre MASSOZ

Vétérinaire Conseil - Littoral Normand

Référent Qualité du lait

 

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