L’herbe peut couvrir les besoins de croissance, d’autant plus si elle est de qualité (herbe de printemps) mais à condition qu’elle soit consommée en quantité suffisante. Dans nos régions, la qualité et surtout la quantité d’herbe disponible baissent dès le mois de juin. Ceci nécessite un ajustement du chargement à l’hectare et une complémentation afin de garantir un GMQ suffisant et en adéquation avec l’âge choisi au vêlage. Les rendements et la qualité des prairies sont différents suivant les exploitations et les parcelles : le nombre d’ares par génisse est donc à ajuster.
Dès l’arrivée des périodes sèches, souvent dès le mois de juin, il est nécessaire :
- Dans un 1er temps, d’augmenter la surface par génisse : en fin de printemps – début d’été, les repères sont de 18 ares/génisse de 9-10 mois et de 36 ares/génisse de 18 mois. Un râtelier abrité avec du foin ou de la paille mélassée permet de « tamponner » le début du manque d’herbe et d’informer de l’évolution de ce manque par rapport aux quantités ingérées issues du râtelier.
- Dans un 2ème temps, d’apporter une complémentation en été :
- Pour des génisses de 1ère année (6-12 mois) et en vêlage précoce, la complémentation est nécessaire pendant toute la saison de pâturage : apport de 0,5 à 1 kg de concentré par jour au printemps et en automne ; apport de 0,5 à 1,5 kg de concentré par jour en été. Par exemple 1 kg d’orge aplati d’avril à juin ; 1 kg d’orge et 600 g de colza dès juin ; arrêter le colza en automne selon les repousses. Si votre lot de génisses est trop jeune, préférer une fauche en avril pour une sortie des animaux en juin.
- Pour les génisses de 2ème année (14-20 mois), l’apport de concentré est rarement nécessaire d’avril à juin. En été et en automne, apport de foin ou paille dans un râtelier, accompagné de 0,5 à 1,5 kg de concentré (par exemple : orge/correcteur) selon le GMQ et l’âge au vêlage souhaités.
Si les primipares vêlent durant l’été, il faut les incorporer 3 semaines avant leur vêlage dans le lot des vaches en « préparation au vêlage » : gestion au pâturage ou en bâtiment.
Point important à ne pas négliger : penser à l’apport de minéraux, oligo-éléments et vitamines au pâturage, par le biais d’une pierre à lécher, d’un seau, d’un bolus ou d’un apport régulier dans la complémentation.
Pour ceux qui pratiquent le pâturage tournant dynamique : lorsqu’en juillet toutes vos parcelles sont à 5 cm de hauteur – niveau bas –, bloquer votre lot sur un seul paddock, nourri au foin à volonté accompagné de concentré à 14 % de MAT. En septembre, quand l’herbe repousse, reprenez le pâturage tournant dès lors que la hauteur d’herbe atteint 10 cm.
Enfin, attention de ne pas laisser pâturer les génisses trop longtemps à l’automne quand il n’y a plus d'herbe et sans apport de ration hivernale, sous peine de perdre le GMQ que vous venez de gagner durant ces mois dehors.
Julien DELAUTRE - Expert génisses Littoral Normand
