Fertilisation des cultures fourragères en 2022

Privilégiez des formes d’azote peu volatiles : l’ammonitrate, puis l’urée, puis l’azote liquide pour limiter les pertes à l’épandage.

Sur prairie

L’azote minéral permet de produire en moyenne 20 kg de MS pour 1 kg d’azote, soit 1 tonne de MS pour 20 unités d’azote.

Un apport de 30 à 40 unités en pâturage pour démarrer les prairies est suffisant et en parcelle de fauche, les prairies valorisent 40 à 50 unités au moment de l’apport, le reste part par lessivage vers les nappes phréatiques. La minéralisation du sol libère entre 50 et 100 unités d’azote et démarre quand les terres sont suffisamment réchauffées. Donc les apports d’azote minéral ne sont plus utiles après le 15 mai sur des parcelles pâturées.

Sur des parcelles de fauche recevant peu d’effluent, un apport post fauche est possible courant juin. L’apport d’effluent sur prairie est utile car il apporte de l’azote ainsi que d’autres éléments fertilisants. C’est une formule plus que complète !  Ainsi, un apport de 30 m³ de lisier de bovins apporte 50 unités d’azote efficace dans l’année plus 35 unités de phosphore et 110 unités de potasse ! Il est à privilégier au printemps avec un retour sur la parcelle de 3 semaines minimum pour laisser le temps à la pluie de laver le feuillage. Le fumier sera mis de préférence en automne pour que les vers de terre et autres insectes aient le temps de l’enfouir dans le sol. 20 tonnes de fumier/ha c’est 25 unités d’azote, 45 unités de phosphore et 190 unités de potasse. Les composts peuvent être apportés en toute saison sans gêner le pâturage. Par contre, l’effet azoté direct est faible car l’azote sous forme ammoniacal est déjà parti pendant le compostage.

Pour les maïs

Les besoins en engrais starter sont de 25 unités de phosphore en terre bien pourvue soit 55 kg d’engrais avec une formule classique 18/46/0. Les engrais starter doivent être positionnés au plus près de la graine, en localisé pour une meilleure efficacité de l’apport de phosphore qui sert à stimuler le développement du système racinaire. A noter qu'il est possible faire l’impasse de l’apport d’engrais starter en sol bien pourvu (par exemple avec des apports d’effluents réguliers tous les 2 ans), et pour des semis après le 1^er mai. La terre réchauffée commence à libérer du phosphore qui sera utilisé par les graines en cours de germination. Les besoins en azote sont faibles jusqu’au stade 7 feuilles. C’est pourquoi la dose d’azote au semis se raisonne à partir de la formule 60 – reliquat. Pour cette année, les reliquats sont particulièrement élevés (Tableau).

Les besoins en azote des maïs sont importants après le stade 7 feuilles et c’est l’effet combiné de 3 mécanismes qui fournit l’essentiel de l’azote dont a besoin le maïs :

• la minéralisation de la matière organique du sol,
• les arrières-effets des matières organiques apportés les années précédentes
• et l’effet direct des apports d’effluents de l’année.

En sol fonctionnant normalement, la fourniture est estimée entre 100 et 150 unités d’azote, juste au moment où le maïs en a le plus besoin.