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FCO Sérotype 3 et MHE : un double défi sanitaire et économique pour l’élevage français

Actualité25/11/2024Santé animale, RèglementaireBovins lait, Bovins viande

Deux maladies virales, la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) sérotype 3 et la Maladie Hémorragique Épizootique (MHE), frappent durement les élevages français depuis plusieurs mois. Ces infections se propagent désormais sur tout le territoire, entraînant des pertes économiques et des restrictions sur les échanges agricoles. Comment faire face à ces épidémies et protéger nos cheptels ? Découvrez les dernières données, les zones touchées, et les stratégies de vaccination recommandées pour limiter l’impact de ces fléaux.

La Fièvre Catarrhale Ovine sérotype 3 (BTV-3)

Également appelée maladie de la langue bleue, il s’agit d’une maladie virale non transmissible à l'homme qui affecte principalement les ruminants, comme les moutons, les bovins et les chèvres. Un premier foyer de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 été confirmé en France le 5 août dans le département du Nord. Depuis, la maladie se diffuse sur le territoire français.

La détection du BTV-3 marque une évolution car ce sérotype était autrefois limité à des régions plus chaudes, comme l'Afrique et le Moyen-Orient.

La transmission du virus est vectorielle par les moucherons du genre Culicoïdes.

Les conséquences se situent surtout au niveau de la santé animale (symptômes graves comme des œdèmes, des ulcères buccaux et des boiteries, réduisant ainsi la production) et de l’économie agricole (avec des restrictions sur les déplacements d'animaux dans les zones infectées et les échanges intercommunautaires).

>> Foyers au 21 novembre 2024

  • 7 935 foyers sont recensés
  • Répartis dans les départements suivants : Aisne, Ardennes, Haute-Marne, Marne, Meurthe et Moselle, Meuse, Moselle, Nord, Oise, Orne, Pas-de-Calais, Saône-et-Loire, Somme, Aube, Doubs, Nièvre, Haute-Saône, Sarthe, Yonne, Cher, Eure-et-Loir, Loiret, Mayenne, Seine-Maritime, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Eure, Jura, Ain, Ardèche, Charente-Maritime, Corrèze, Loire, Haute-Savoie, Essonne, Calvados, Vendée, Val-d'Oise, Tarn-et-Garonne, Yvelines, Isère, Maine-et-Loire, Puy-de-Dôme, Gironde, Lozère, Corse du Sud.
  • Foyers sur notre territoire « Littoral Normand » en Seine Maritime, Eure et Calvados.

>> Mise en place d’une zone régulée

Une zone régulée a été mise en place à compter du vendredi 2 août. Cette zone évolue depuis, chaque semaine, en fonction de la confirmation de nouveaux foyers sur le territoire.

Les mouvements d’animaux depuis cette zone régulée vers le reste du territoire national « sain » sont restreints : les animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) doivent :

  • Soit avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation deux semaines avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif.
  • Soit avoir fait l’objet d’une vaccination avec un vaccin prévenant la virémie : seul le BULTAVO 3 permet la certification aux échanges pour les bovins. Les bovins vaccinés par un vétérinaire avec ce vaccin, ou issus de cheptels ainsi vaccinés, pourront partir aux échanges sans analyse PCR.

TOUT le territoire normand reste en zone régulée FCO3

>> Stratégie vaccinale (sérotype 3)

Depuis le 10 novembre 2024, les vaccins du stock État sont disponibles pour les bovins et les ovins sur l'ensemble de la France.

  • Le vaccin BLUEVAC 3 actuellement mis à disposition par l’État peut être utilisé pour les bovins uniquement.
  • Le BULTAVO 3, actuellement mis à disposition par l’État peut être utilisé pour les ovins uniquement.

Ces vaccins peuvent être acquis hors stocks de l’État, auprès des vétérinaires.

Seul le BULTAVO 3 permet la certification aux échanges pour les bovins. Les bovins vaccinés par un vétérinaire avec BULTAVO 3, ou issus de cheptels ainsi vaccinés, pourront partir aux échanges sans analyse PCR.

 

 

La Maladie Hémorragique Epizootique (MHE)

La maladie hémorragique épizootique est une maladie virale qui affecte principalement les bovins et, dans une moindre mesure, les cervidés. Ce virus est non transmissible à l’homme et cause des pertes économiques importantes dans le secteur de l'élevage.

Cette maladie est apparue en France en 2023 notamment dans le sud-ouest du pays. Elle semble avoir été introduite par les mêmes vecteurs que ceux de la FCO : les moucherons du genre Culicoïdes.

Bien que la plupart des cas soient asymptomatiques,les animaux affectés peuvent présenter fièvre, perte d'appétit, boiteries, œdèmes, ulcères et croûtes au niveau de la tête ou de la bouche.

>>Foyers au 21 novembre 2024

  •  3 099 foyers de MHE ont été recensés en France.
  • Les départements touchés par la MHE depuis le 1er juin 2024 sont : Haute-Garonne, Gers, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Landes, Maine-et-Loire, Pyrénées Orientales, Ariège, Dordogne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Aude, Aveyron, Loire-Atlantique, Lot, Lot-et-Garonne, Hérault, Vendée, Vienne, Indre-et-Loire et Sarthe, Cantal, Charente, Charente Maritime, Creuse, Cher, Lozère, Morbihan, et Ille-et-Vilaine, Mayenne.
  • Foyers au plus proches de la Normandie : en Mayenne et Sarthe.

>>Mise en place d’une zone régulée

>> Stratégie vaccinale

  • Zone de vaccination tampon de 50 kms à l’est de la ligne d’avancée de la zone régulée à zone inchangée depuis le 10 octobre.
  • Vaccin financé par l’Etat/ Vaccin réalisable par l’éleveur.

Le vaccin HEPIZOVAC permet la certification aux échanges. Les bovins vaccinés par un vétérinaire avec ce vaccin pourront partir aux échanges sans analyse PCR.

La vaccination reste la meilleure solution pour lutter contre ces maladies virales car :

  • Il est illusoire de vouloir les gérer uniquement par la désinsectisation externe des animaux afin de limiter les culicoïdes.
  • Un certain nombre de ces insectes est capable de survivre au froid et risque de poursuivre la transmission de la maladie au printemps si nos troupeaux ne sont pas vaccinés.

 

Jean-Michel CUMINET

Vétérinaire conseil

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